Ce samedi 27 janvier 2023, selon un journaliste local, après cinq jours d’affrontements intenses, les rebelles du M23, soutenus par les forces du Rwanda (RDF), ont pris le contrôle de la cité stratégique de Mweso. Cette prise est cruciale, Mweso étant situé à 100 km au nord de Goma, dans le territoire de Masisi, une zone de grande importance économique et militaire.
Depuis Mweso, les rebelles contrôlent des axes routiers vitaux, dont l’axe Kashuga-Kalembe vers Walikale, l’axe Kitshanga dans le Masisi, et l’axe Katsiru-JTN dans le Rutshuru. Des sources locales signalent un « repli stratégique » des Wazalendo, un groupe de jeunes résistants, face à cette avancée.
Des rapports indiquent que dès 5h du matin, le 27 janvier, les M23-RDF ont lancé des attaques simultanées sur plusieurs fronts, notamment à Karuba, Rushoga et Katana, et vers Mbuhi et Bukama depuis Mweso. Les combats violents ont également repris à Butare, sur la colline de Murambi et à Busumba. Suite à ces affrontements, Radio Okapi des Nations Unies rapporte un retrait massif des humanitaires de Mweso et ses alentours.
Mweso est un carrefour connectant Masisi, Rutshuru et Walikale. Cette situation géographique explique l’intérêt stratégique du M23 pour la zone. Sur le plan socio-économique, Mweso est la principale route reliant le Grand Nord à Goma, suite à la suspension du trafic sur la route Goma-Rutshuru. Ce tronçon, en mauvais état et parsemé de barrières érigées par des hommes armés, pose un défi majeur aux voyageurs et au transport de marchandises.
La situation à Mweso a entraîné des conséquences désastreuses sur le plan humanitaire. Des organisations telles que Médecins sans frontières (MSF) et Action contre la Faim (ACF) se sont retirées, suivies par les prêtres de la paroisse catholique locale. Les combats récents ont causé des dizaines de morts et de blessés parmi les civils, exacerbant la crise humanitaire.
Un journaliste local a rapporté un calme précaire après une journée de combats intenses le samedi. À Mweso, les rebelles du M23 maintiennent leur contrôle, tandis que les affrontements continuent dans d’autres régions comme Karuba et Busumba. La situation reste tendue et incertaine, avec un impact considérable sur les populations civiles et les efforts humanitaires dans la région.
