RDC-RWANDA: le fils du Gen Eric Murokore arrêté à Kinshasa pour espionage

Par Érasme RUGEMINTWAZA

L’espionnage est un terme qui fait trembler les gens et les déroute en même temps car il désigne en fait la collecte d’informations dans le plus grand secret, de manière et moyens très  habilement malins, notamment nouer des amitiés pour leurrer et rouler la victime, des mariages mêmes peuvent se conclure, des corruptions de tout acabit, élimination physique de toute entrave;  l’audacité des espions va jusqu’à pénétrer dans des endroits hautement sécurisés pour obtenir la chose en quête que ce soit par la force ou par l’intrusion maligne. Les informations recueillies dans les espionnages sont au profit du boss de la mission pour de fins, telles que la sécurité, la prévention d’un mauvais coup ou le vol simple d’une technologie de pointe ou d’autres propriétés tant intellectuelles  qu’économiques, tout au dépens de l’espionné. L’espionnage est au départ l’apanage des Etats, mais aussi des grandes multinationales, et même des oligarques, emploient des espions. Et toujours l’on voudrait avoir les plus habiles  qui s’acquitteront efficacement de leurs missions. C’est ici que vous entendrez parler des plus grandes agences mondiales en matières d’espionnage telles que la CIA américaine, le MOSSAD israélien, le FSB russe, le MI6 britannique, la DGSE française etc. Ces Agences emploient des experts de toutes sortes, en technologie et en analyse et en prévision en jonglant des scénarios; on a aussi des génies en guerre qui savent planifier des opérations commandos, la subversion et les insurrections qui savent tuer rapidement, efficacement, secrètement et détruire des preuves. Les agences et centres d’espionnage ont leurs propres budgets, souvent tenus secrets, tout comme leurs opérations.

En Afrique, le Rwanda est un pays qui a donné la priorité à l’espionnage et au renseignement afin de protéger les intérêts d’un régime militaire, minoritaire et dictatorial, dirigé d’une main de fer par Paul Kagame. Toutes les méthodes pour Kigali sont possibles, que ce soit de l’argent pour corrompre, -le budget de ces institutions est bien rôti-, que ce soit le chantage, la séquestration policière pour obtenir des témoignages contre les siens ou des vœux, que ce soit l’utilisations des amazones rwandaises dont la beauté est légendaire, jusqu’à créer dans toutes les institutions tels ministères, agences et établissements publics, des postes de travail dont la seule attribution est « l’accueil » des invités.

Ainsi, avoir un problème avec le Rwanda, c’est ipso facto s’attirer tout un essaim d’agents des services de renseignement qui vont tout saccager jusqu’aux plus intimes secrets.

Kinshasa appréhende les espions rwandais

La nouvelle publiée à Kinshasa, ce mardi 27/12/2022, montre tout ce que l’on vient de voir plus haut concernant l’espionnage, et je peux le dire sans aucun doute qu’il s’agit d’une toute petite fumée qui s’échappe d’un grand feu de brousse, ou tout simplement une partie visible de l’iceberg.

Mardi 27/12/2022, le  Gouvernement congolais a mis au grand jour la menace d’espionnage rwandais et publié des informations sur des présumés espions rwandais arrêtés à Kinshasa, la capitale de la RDC. Les informations publiées, bien que peu suffisantes, sur la façon dont ces espions sont entrés en RDC, comment ils travaillent dans le plus grand secret, qui ils sont et comment ils travaillent avec les grandes personnalités congolaises, montrent que la RDC a été infiltrée et qu’elle est assise sur une bombe qui est sur le point d’exploser.

Les profils de ces espions ont été rendus publics par le Vice-Ministre de l’Intérieur assisté des Porte-paroles de l’Armée et de la Police au cours d’un briefing diffusé en direct sur les antennes de la Télévision Nationale, ce mardi, le 27/12/2023.

Parmi ces 4 espions, il y a tout d’abord deux (02) vrais rwandais dont l’un est un militaire de l’armée rwandaise (RDF) qui dit travailler pour une ONG de développement dénommée « African Health Development Organization » (AHDO), et deux Congolais dont un Colonel en fonction, de l’Armée Congolaise (FARDC).

Les autorités ont fait savoir que ces espions avaient non seulement infiltré quelques officiers des FARDC mais aussi des personnalités politiques de la haute hiérarchie ainsi que des opérateurs économiques et membres de la société civile.

Le téléphone crypté du soldat rwandais capturé a été analysé, révélant qu’ il s’est rendu dans divers sites stratégiques d’activités de la capitale Kinshasa avec la complicité des officiers généraux et supérieurs de l’armée congolaise (FARDC).

Les services de sécurité congolais, l’armée et la police, affirment que la recherche d’autres espions se poursuit, d’autant plus que l’ONG susmentionnée (AHDO) sous le couvert de laquelle travaillent ces espions, a ouvert des antennes dans les provinces du Kwango, du Kwilu, du Kasaï, du Nord-Kivu et du Kivu-Sud. En plus de cette promesse de traquer ces espions rwandais, les autorisés congolaises ont réitéré l’appel du chef de l’Etat Antoine Tshisekedi à la population, de rester  vigilante et unie et surtout à fournir des informations sur les personnes ou les choses inhabituelles.

L’achat de la propriété foncière (environ 50 hectares) par cette clique d’espionnage aux abords de l’aéroport international de N’djili et de la base militaire de Kibomango a éveillé des soupçons rappelant le plan machiavélique et le drame rwandais de l’assassinat du président Juvénal Habyarimana et de son homologue Burundais le 6 Avril 1994. Cet assassinat constitue, qu’on le veuille ou non, le catalyseur des massacres contre les Tutsis considérés, jusqu’alors, comme complices dans l’agression de leurs frères du FPR-Inkotanyi contre le Rwanda. Les autorités congolaises ont dit poursuivre des investigations sur base des pistes et d’éléments de preuves fournis par ces personnes arrêtées.

Les forces de sécurité congolaises ont assuré au public qu’elles travaillent dur pour détruire ce gang de criminels et arrêter toutes les activités de tous leurs complices, qu’ils soient civils ou militaires.

Qui sont ces espions rwandais? 

Dans la présentation donnée lors du briefing, par le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge, il s’agit de:

1.NSHIMIYIMANA BISERUKA Juvenal (Né en 1964, au Rwanda, marié). Il est accusé d’Espionnage, d’Abus de confiance, de Corruption, et d’Incitation des militaires. Cet homme a travaillé pour de nombreuses organisations internationales et a la nationalité rwandaise.

2.MUROKORE MUSHABE Moïse (33 ans, Rwandais). Des photos prises depuis son ordinateur le montrent en tenue militaire des forces armées rwandaises (RDF) avec ses camarades. Il est accusé d’espionnage. Dans l’article publié par le Journal du régime de Kigali, Imvaho Nshya, de ce 28/12/2023, on lit dans titre « Les militaires des FARDC et les civiles considérés comme espions rwandais », que les vêtements militaires que MUROKORE MUSHABE MOSES porte sont des vêtements portés par des étudiants se préparant à aller à l’université qui ont participé au camp du service national, il y a des années. Cela confirme qu’il est sans aucun doute Rwandais. Maintenant, il prétend travailler pour l’ONG AHDO. Les autorités congolaises ont déclaré à l’endroit de MUROKORE MUSHABE Moïse qu’il est docteur en finance, et qu’il est aussi le fils du Général Eric MUROKORE du Rwanda. Ce Général MUROKORE est bien connu parmi les Généraux qui ont pris le Rwanda, qui ne savent ni lire ni écrire. On s’interrogerait alors sur le travail d’un docteur en finance dans une si petite ONG pour développer les congolais, laissant le Rwanda en manque de tels experts. De plus, il se trouvait illégalement sur le sol congolais. Il est accusé d’Espionnage.

Gen Eric Murokore

3. NGANJI NSENGIYUMWA Remy alias Djuma (42 ans, présumé congolais).  Celui-ci manipule plusieurs nationalités dont celle de la RDC sous prétexte qu’il est de la tribu Hunde alors qu’il ne parle ni le Gihunde, supposé être sa langue maternelle encore moins le swahili la langue nationale et officielle de la RDC, il parle seulement le Kinyarwanda. Il dit être né à Goma alors que le CV saisi dans ses effets indique qu’il est né à Uvira pendant qu’il dispose de surcroît, d’une carte des réfugiés burundais vivant en Ouganda. Il dit qu’il est vendeur de chaussures mais il vit illégalement au Congo. Il est accusé d’Espionnage.

4. Colonel MUGISHA RUYUMBU Santos (42 ans, militaire congolais). Parmi les choses qui lui ont été reprochées figure l’hébergement de NGANJI NSENGIYUMVA Remy au camp militaire à l’insu de la direction du camp. Il est aussi au centre de l’affaire d’acquisition de patrimoine foncier dans les périmètres de l’aéroport de N’djili, et être en quelques sorte l’officier de liaison de ce groupe de l’ONG AHDO. Il est accusé de Trahison et Violation de consigne.

Comme cela a été indiqué dans le briefing, toutes ces personnes, surtout les 3 premières, travaillent sous le couvert de l’ONG AHDO; mais chose surprenante et encore plus intrigante, est que les deux personnes qui sont allées à Kinshasa, ont été reçues et hébergées par Monsieur NSHIMIYIMANA BISERUKA Juvénal, dans un appartement du 14 étage d’un building. Ce 14ème étage, donne une vue panoramique aux centres d’entraînement et de formation des Forces Armées Congolaises (FARDC). En fait de compte cette clique, à l’exception du Colonel, vit généralement ensemble dans ledit appartement du 14e étage.

Conclusion 

Ce qu’on pourrait dire, c’est qu’il n’est pas étonnant qu’il y ait des espions rwandais au Congo maintenant que le Rwanda soutient le M23; en temps de guerre, l’espionnage est une arme puissante. Même en temps de paix, l’espionnage est de pratique, car « Qui veut la paix prépare la guerre ». Le M23, en tant que branche de l’armée rwandaise chargée de déstabiliser le Congo, doit avoir des informations. Ce qui est plutôt surprenant dans cette histoire, c’est de voir les forces de sécurité congolaises, la police et les forces de défense (FARDC), capables d’attraper les espions férus de Kagame dans un pays aussi corrompu que le Congo. Une autre chose que l’on pourrait dire est que ceux qui ont été capturés représentent une goutte d’eau face à un océan, c’est une partie visible de l’iceberg. Le Rwanda est un pays qui donne la priorité à l’espionnage, comme l’a dit le président Paul Kagame, quand il niait les accusations portées contre le Rwanda d’avoir écouté les dirigeants d’autres pays en utilisant le Pegasus israélien. Les espions rwandais sont partout dans le monde et beaucoup plus en RDC, bien sûr avec différentes missions, notamment semer la zizanie entre la population congolaise en  créant les problèmes ethniques ou régionaux. Le but ultime étant de détruire la RDC, et de la balkaniser et inciter des guerres de secession. La  RDC doit donc être prudente et penser que l’opération qui est planifiée par le Rwanda va, cette fois-ci, s’accélérer car l’on commence à appréhender certains éléments. Et je crois que même le président de la RDC Tshisekedi est bien dans l’eau bouillante, sans vigilance,  Kagame va l’envoyer,  là où il a envoyé Kabila Père. La seule chose que les Congolais doivent éviter est de harceler ou d’attaquer de quelque manière que ce soit les Congolais rwandophones ou tout autre forme de xénophobie. S’ils se trompent et le font, le prétexte sera trouvé: Kagame aura le soutient de communauté internationale pour arrêter le soi-disant génocide contre les Tutsis congolais. Un homme averti, en vaut deux!