RWANDA: Kagame sur tous les fronts!

Paul Kagame

Par RUGEMINTWAZA Erasme

Le Rwanda est depuis 27 ans dirigé d’une main de fer par le Général Paul Kagame. Ce prince de machiavel qui sait bien user de la ruse du renard et de la force du lion aux moments opportuns est en même temps maudit pour les crimes qui jalonnent sa carrière depuis 1990 et adoré pour ses gestes « humanitaires ». Kagame fait tout, sauf rien et cela fait de lui un homme exceptionnel qui veut s’imposer, malgré tout dans la région des Grands lacs africains. Quelles sont actuellement les fronts de prédilection de Kagame ?  

  • KAGAME tend la main au Burundi

Depuis 2015, le Rwanda et le Burundi vivent, dans une situation d’alerte maximale. Cette atmosphère archi-tendue est le résultat de la déstabilisation manifeste du pouvoir du Burundi par le Rwanda. Sans trop se poser de vaines questions Kigali a voulu renverser le pouvoir de Bujumbura par un putsch. Le régime du feu Pierre NKURUNZIZA a été sauvé in extremis par le grand Frère de la région Yoweri Museveni comme interposition des occidentaux. Museveni est ainsi est devenu le héros pour le Burundi. Pour essayer de brouiller la situation, la Kigali a commencé alors d’accuser le Burundi de soutenir un groupe arme  contre le régime de Kigali du Front pour la Libération du Rwanda (FLN). Ce fut le chaos diplomatique total. Kigali a même fait  des attaques simulées par ses propres Forces Rwandaises de Défenses (RDF), dans le Sud du pays, tuant ses propres citoyens.  Actuellement, le Rwanda a mis des camera de surveillance- à l’israélienne- sur sa frontière avec le Burundi. Mais Kagame va vite réaliser que le Burundi est bien soutenu par  sa grande  marraine la Tanzanie, son sauveur Grand frère, l’Ouganda. Kagame restait avec la RDC qu’il tirait au bout du nez, car elle ne voulait pas elle aussi non seulement s’en mêler, mais également ces provinces de l’est sont un foyer de tension où pullulent les groupes armés venus de ses voisins. Ainsi après la mort de Pierre NKURUNZIZA que Paul Kagame prenait le loisir de ridiculiser même dans de petits meetings de son parti, comme un président couard, qui se cache, Kigali s’est  ressaisie, certes par conseil de son think-tank, et a tendu la main au Burundi. Le Général Evariste NDAYISHIMIYE connaît bien Kagame, il sait où les ambitions de de Kigali de dominer la région peuvent pousser Kagame, il a préféré le fairplay diplomatique en acceptant la main de Paul Kagame. Il n’ignorait pas bien que dans la poche, Kagame a un fusil bien chargé. Paul Kagame n’avait pas de choix, il venait d’être bien isolé par ses voisins; il fallait alors qu’il désamorça la tension. A part des rencontres bilatérales qui se sont faites entre les chefs de la diplomatie de deux pays, le premier ministre rwandais Edouard NGIRENTE  a effectué une visite officielle au Burundi, le 1er juillet 2021, pour la célébration du 59 anniversaire de l’indépendance du Burundi, fête qui devrait être célébrée par Kigali, le même jour, mais qui est devenue tabou au Rwanda car l’indépendance rwandaise ravive la nostalgie monarchique tutsie évincée par la république hutue. Le 1er juillet c’est le jour de deuil pour les Tutsi et une journée de fête pour les Hutu!  Le jour ravive les plaies post-monarchiques dont les tenants du pouvoir de Kigali ont été « victimes » alors que les Hutu sont vus comme des héros-bourreaux, de cette indépendance qui a pourtant mis fin aux outrages d’une monarchie perniecieusement divisionniste. Pour convaincre Bujumbura, Kigali  poussa loin en remettant 19 combattants de RED Tabara, arcboutés hors du Burundi fin 2020. Personne n’ignore que le groupe armé RED Tabara a été créé par les forces spéciales de  Kigali pour renverser le régime de Bujumbura sinon comme groupe-choc contre le FLN. Tout cela est un jeu de Kagame pour tromper le Président Evaristre NDAYISHIMIYE, qui, s’il est dupe peut s’accuser en remettant à Kigali les combattants du FLN, que Kigali pense avoir la base arrière dans la forêt de Kibira qui est une prolongation naturelle de la forêt naturelle sur le crête Congo-Nil dont la partie rwandaise est Nyungwe. D’aucuns disent que Paul Kagame serait même prêt à remettre les putschistes burundais qui sont à Kigali car il se rend finalement compte que son plan de renverser le pouvoir à Bujumbura est déjà connu par tout le monde et ipso facto ne peut jamais aboutir et qu’au contraire son plan peut  lui provoquer des effets boomerangs. Kagame est dans la triste obligation de tendre la main au Burundi pour sa survie; un cadeau empoisonné qu’il faut prendre des avec des pincettes!

  • KAGAME fait révérence à la Tanzanie

Vue l’importance historique de la Tanzanie dans la géopolitique de la région, le Rwanda ne devrait pas continuer de s’en écarter. Signalons que Kagame, a une fois publiquement juré de tuer le président Jakaya Mlisho Kikwete, parce que celui-ci lui avait suggéré tout simplement d’ouvrir les négociations avec le Front Démocratique pou la Libération du Rwanda (FDLR), groupe armé de Hutu rwandais refugiés en RDC, et libellé comme terroriste par les amis Kagame. Cette joute diplomatique a connu l’accalmie avec la venue de John Pombe MAGUFULI, qui, de son vivant n’a jamais mis le pied à Kigali. Il semble que ce que Pombe MAGUFULI craignait lui est finalement arrivé : la ciguë lente qui est devenue une arme silencieuse de Kigali. Brièvement, les régimes de la région sont tributaires de la Tanzanie. A commencer par le Mozambique de Samora Machel, l’Ouganda de Yoweri Museveni, l’Afrique du Sud de Nelson Mandela et le Rwanda de Paul Kagame. Les trônes de ces pays ont été le produit des complots ou mieux des plaidoiries du Père de la nation tanzanienne Julius Kambarage Nyerere, qui sans nul doute a été aussi le fossoyeur d’autant de régimes. S’écarter de ses  successeurs s’est une ingratitude mais aussi élire le siège sous l’épée de Damoclès. Ainsi  Paul Kagame invita  Suluhu HASSAN   à Kigali, pour « trouver de nouveaux alliés parmi ses voisins, puisqu’il est en froid avec presque tous, à l’exception du Kenya», explique Alex Vines, directeur Afrique du centre de réflexion britannique Chatham House.

Le fait que la Tanzanie soit aussi membre de la SADC, l’organisation de l’Afrique australe, est également à prendre en compte. Selon des observateurs, la venue de Madame Suluhu HASSAN offre au Rwanda l’occasion de rallier à sa cause l’un des principaux membres de la SADC sur la question de l’instabilité au Mozambique, après des critiques sur son déploiement militaire dans ce pays. La Tanzanie partage sa frontière sud avec le Mozambique qui a connait une insurrection djihadiste. L’accord sur l’immigration est alors une façon aussi de demander à la Tanzanie de bien contrôler sa frontière, car comme l’a laissé entendre le ministre Vincent BIRUTA, il semble qu’il y a, parmi les combattants de l’insurrection djihadiste, les rwandais. A cela s’ajoute une inquiétude perpétuelle que le Rwanda a toujours eue sur communauté des réfugiés hutus qui se trouve en Mozambique. Le Mozambique hébergerait une communauté de réfugiés hutus rwandais qui, selon les dires du pouvoir de Kigali, ont des activités économiques prospères et ipso facto constituerait une menace du régime tutsi. La Tanzanie peut alors  facilement être une frontière poreuse pour ces « ennemis » du Rwanda provenant du Mozambique.

Malgré les accords signés, et les apparences d’une ambiance diplomatique cordiale, le message que la Présidente Madame Suluhu HASSAN a laissé au mémorial de Kigali rappelle presque intégralement ce que son frère et mentor Jakaya Mlisho KIKWETE, a  dit à Kagame, quand il lui proposait de dépasser les idées tribales envers le FDLR. Il ne faut jamais mettre devant les divisions des communautés, car le Mémorial de Kigali n’est autre qu’un façon de perpétuer cette division ethnique, la victimisation des Tutsi et par delà, la diabolisation des Hutus. Kigali n’a rien dit sur le message, mais l’on sit qu’elle s’est tue avec la mort dans l’âme. « C’était une histoire triste et pitoyable. J’aimerais que ce soit une histoire, juste je découvre que c’était une réalité. Les dirigeants Africains devraient réaliser que diviser les communautés n’est une voie à suivre. Que Dieu les bénisse tous et leur permette de se reposer en paix. Amen», écrit-elle dans le livre d’or du mémorial.

Des combines avec Kinshasa !

S’il y a une relation difficile à gérer c’est bien la relation entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. Et pourtant, elle existe. Elle existe malgré des millions de réfugiés Hutus que le Rwanda a déversés au Zaïre, et malgré leur chasse et leurs massacres par le régime de Kagame. Cette relation doit exister malgré les deux guerres meurtrières que le Rwanda a faites  à la RDC. Elle existe malgré l’assassinat présumé de son président Désiré Kabila par Kagame; cette relation doit exister malgré le « Rapport Mapping »  qui fait de Kagame un grand criminel comparable à Hitler et son arrogance ignominieuse envers le peuple congolais qu’il injurie publiquement. Elle existe malgré ce sentiment anti-Kagame qui est dans le cœur même d’un bambin congolais. 

Pourquoi cette relation, cette coopération bilatérale existe ou doit-t-elle exister  à tout prix? Pourquoi Kagame persiste-t-il à rester en RDC malgré tout cela? Pourquoi?

La réponse est pourtant simple. On peut faire une simple référence allégorique. Il est très difficile de chasser une hyène qui est déjà entrain de manger une charogne. On fera beau de crier, de lancer des pierres même des lances,  l’hyène fera fi de tout cela et grognera en montrant ces crocs. La RDC est une charogne que le charognard ne peut jamais quitter. On fera beau  crier, écrire des rapports sur la présence militaire rwandaise officieuse, sur l’exploitation illégale des minerais en RDC, Kagame à l’instar de l’hyène sur la charogne fera sourde oreille, et d’une manière ou d’une autre, officiellement ou officieusement le Rwanda restera en RDC. Et les autorités congolaises ont bien peur des guerres de Kagame! Deux fois suffisent! Kinshasa est obligée d’accepter les accords sur l’or car son refus ne changerait rien, le Rwanda veut l’or du Congo, rien de plus! Et dans le contexte d’Etat de siège, imposé en Ituri et au Nord-Kivu, Kigali se dit prêt. « Le Rwanda s’engage à consentir d’efforts et cela en collaboration avec la RDC dans le respect de sa souveraineté nationale (…) le Rwanda est prêt à prêter main forte à la RDC dans la mesure de nos moyens », a déclaré Kagame.

A côté de ces combines mercantiles, il y a aussi la demande de la RDC d’entrer dans la Communauté Africaine de l’Ouest (EAC), qui s’appuie sur le soutien du Rwanda. Mais tout simplement on peut se demander ce que la RDC cherche dans l’EAC? L’adhésion  ne peut pas être la motivée par l’envie de profiter de la bonne gouvernance car, à l’exception près de la Tanzanie qui préféra une oligarchie politique avec Chama Cha Mapinduzi (CCM) que tribale, la  communauté est-africaine est bien déchirée par des antagonistes tribaux à commencer par le Rwanda lui-même, le Burundi qui s’en sort petit à petit, le Kenya avec le problème Kikuyu-Luo, l’Ouganda des Bahima. Ce n’est pas non plus l’économie car la RDC possède, elle seule, des richesses plus immenses que celles de toutes la communauté est-africaine actuelle. Ce n’est même pas le marché car la RDC a peu ou rien à exporter dans la zone si ce n’est que l’électricité d’Inga! Que cherche réellement la RDC dans l’EAC si ce n’est que son invasion par ses voisins qui caressent toujours le rêve d’exploiter ses richesses. Qui aurait leurré Tshisekedi pour livrer son pays au pillage légal  par ses voisins? On peut se tromper et penser que c’est une voie de pacifier la RDC et d’éviter sa balkanisation, mais ce n’est pas certain, car l’exemple du Burundi est probant pour battre en brèche cette hypothèse.

Ainsi  le prochain somment de la Communauté d’Afrique de l’Ouest (EAC), qui se tiendra en Février 2022, sera l’occasion d’enclencher le processus d’’examen de la demande d’adhésion de Kinshasa à l’organisation. En effet, le 8 juin 2019, la RDC a sollicité, dans une lettre adressée à Paul Kagame son intégration à l’EAC. Alors la rencontre de Février 2022 doit permettre d’établir le calendrier nécessaire à l’examen de cette demande dont les visites en RDC des délégations de l’EAC. Même si le processus puisse être quelques fois long, soulignons que Kigali s’est d’ores et déjà déclarée favorable à l’adhésion de son voisin mais les blocages  interne contre cette adhésion persistent, il y a ceux qui préfèrent la SADC  que l’EAC. 

KAGAME en République Centrafricaine

En République Centrafricaine, le Rwanda est militairement et doublement présent. D’abord par une coopération bilatérale entre les deux pays, ensuite sous la bannière du Conseil de Sécurité dans le cadre de la MONUSCA. C’est sous cette coopération bilatérale que du 05 au 08 Aout 2021 le Président Faustin Archange Touadera, rendit visite au Rwanda  Cette visite, était une visite de courtoisie dont l’objectif principal était de resserrer les liens d’amitié qui existent déjà entre les deux pays, notamment en matière de coopération sécuritaire et exploitation minière. Dansa ces deux domaines, plusieurs accords avaient déjà été signés avant la visite de Touadera, entre les deux pays et quatre autres ont été pendant la visite. Le domaine des transports  a été développé alors qu’une ligne aérienne Kigali-Bangui a été inaugurée cette année. En matière économique les deux chefs d’Etats ont annoncé une coopération accrue entre les deux pays. Pour rappel, en avril, une délégation d’une cinquantaine d’investisseurs rwandais a visité la capitale Bangui et parmi les quatre accords deux ont été signés entre la Fédération du Secteur Privé du Rwanda et le Gouvernement centrafricain.  

Les discours qui se sont prononcés dans cette visite sont des témoignages poignants d’une coopération sud-sud respectueuse.. Pendant le banquet officiel le président Paul Kagame a souligné que: « le Rwanda et la Centrafrique partageons  les difficultés liées à notre histoire. Mais nous nous sommes, ensemble  engagés  à l’unité nationale et la dignité de nos peuples »

Et Faustin Archange Touadera d’apprécier la coopération qui vise «  de faire de nos relations bilatérales, un modèle de coopération sud-sud fondé sur les valeurs cardinales de solidarité et de partage et d’intégration africaine capable de résister aux aléas du temps et de se pérenniser dans l’histoire ». Touadera a été ému par l’intervention rapide de Kigali pour sauver la Centrafrique aux abords de rebelles, car l’envoi des casques bleus allait tarder suites aux procédures onusiennes et peut-être que les casques bleus n’allaient pas avoir la permission de faire des opérations offensives. Touadera conclut «  S’il n’y aurait pas eu l’arrives des militaires rwandais qui ont aidé nos forces armées, la situation serait différente de celle que nous connaissons maintenant. Nous sommes très satisfait de la manière dont l’armée rwandaise travaille »

Rappelons que des soldats rwandais sont intervenus début 2021 pour officiellement soutenir les casques bleus en mal devant les rebelles qui menaçaient de prendre Bangui.

A côté de cette coopération bilatérale, le Rwanda a envoyé des casques bleus en Centrafrique. Ce nouveau contingent  qui doit être envoyé est  750 militaires. Le premier groupe de 300 casques blues sont envoyés, en début du mois d’août 2021,  pour sécuriser l’axe routier reliant Bangui au Cameroun. Un axe vital, qui avait été coupé au plus fort de l’offensive des rebelles en décembre 2020. «  Le reste du bataillon qui compte 450 soldats arrivera d’ici le fin de l’année », a déclaré Abdoulaziz Fall, porte-parole de la force de la MONUSCA. Avec ce contingent de 750 de plus, le Rwanda devient ainsi le premier pays qui contribue le plus de militaires à la MONUSCA. Kagame a dit « On nous demande de fournir plus de troupes sous la bannière des Nations-Unies. Nous sommes toujours prêts à le faire parce que nous en avons les moyens et parce qu’on nous l’a demandé »

Au Mozambique on chante KAGAME!

Les interventions militaires de Kagame, déroutent souvent les analystes, comme celle-ci de Mozambique. En fait en proie depuis 2017 aux attaques d’une insurrection menée par  le groupe djihadiste dit des « Shebab », probablement filiale de l’Etat Islamique, a fait appel aux amis. Mais la SADC dont le Mozambique est membre n’a pas vu d’un bon œil l’invitation du Rwanda. Malgré les tergiversations, le Rwanda  a finalement envoye un contingent de 1000 personnes. 

Le communiqué émanant du gouvernement rwandais du 9 juillet 2021, disait : «Le Gouvernement du Rwanda, à la demande du gouvernement du Mozambique, commencera aujourd’hui, le déploiement d’un contingent de 1000 personnes de la Force de Défense du Rwanda (RDF) et de la Police Nationale du Rwanda (RNP), dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, qui est actuellement touchée par le terrorisme et l’insécurité.»

En fait, pour contenir et riposter aux attaques terroristes, le Mozambique a fait de négociations avec plusieurs de ses partenaires comme la France, les USA, et la Tanzanie voisine, pour bénéficier de leurs aides et expertises militaires. Les militaires rwandais viennent alors se joindre aux autres envoyés notamment par le Portugal. Ceci pour dire que les militaires rwandais vont travailler avec d’autres pays déjà là-bas. Car « La force conjointe travaillera en étroite collaboration avec les Forces de défense armées du Mozambique (FADM) et les forces de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe(SADC) dans des secteurs de responsabilité désignés. Le contingent rwandais soutiendra les efforts visant à restaurer l’autorité de l’Etat mozambicain en menant des opérations de combat et de sécurité, ainsi que les opérations de stabilisation et de reforme du secteur de sécurité(RSS)», indique toujours le communiqué du Gouvernement rwandais. 

Et de succès en succès, devant une résistance presque inexistence, les RDF ont libéré le 08 août 2021, Mocimboa da Praia. «  La ville portuaire de Macimboa da Praia, un bastion majeur de l’insurrection depuis plus de deux ans, a été prise par les forces de sécurités rwandaises et mozambicaines », ont déclaré les RDF sur Twitter, ce qui fut confirmé, à l’AFP, par le Colonel Ronald Rwivanga, porte-parole de l’armée rwandaise. Le Rwandais, avaient précédemment annonce, avoir pris une autre agglomération  de Fungi qui abrite le mégaprojet gazier du français Total, un projet  de 17 milliards d’euros qui avait été interrompu après l’attaque, par ces djihadistes, de la ville de Palma, en mars 2021.

Pourquoi Kagame s’envole au Mozambique à mille lieux de Kigali? A bien analyser l’intervention presque forcée des militaires rwandais dans la province de Cabo Delgado, il y a les combines difficiles à cacher  qui se jouent entre Kigali-Paris-Maputo. Filip Nyusi a défendu avec persistance la présence de militaires rwandais, prétendant que ces derniers ont une expérience de lutter contre les groupes armes. Si on lui demandait ce que ces mêmes militaires ont fait dans l’Est de la RDC dans ces 25, il n’en croira pas ses yeux. Car ils n’ont fait que piller et créer des groupes armés pour maintenir l’insécurité propice aux pillages. Toutefois on voit bien que derrière cette persistance de Filip Nyusi et Paul Kagame, il y a la main d’Emmanuel Macron qui veut protéger les intérêts des multi-internationales françaises comme Total. Et  Kagame de son côté n’est pas dupe car il sait ce que lui rapporte l’intervention de son armée. A part la prétendue expérience de lutter contre les groupes terroristes, Kagame en possède une autre spéciale, celle de piller les richesses minérales qui ont fait du Rwanda le premier producteur de l’or  et du coltan en Afrique! 

Et le Tchad aussi?

Le président du Conseil Militaire de Transition (CMT), le Général Mahamat Idriss Deby, a reçu dimanche le 15 août 2021, le chef de la diplomatie rwandaise, Vincent BIRUTA qui était porteur d’un message de son président Paul Kagame, adressé au chef de l’Etat tchadien. On rapporte que les discussions ont porté sur plusieurs sujets d’intérêts communs notamment bilatéraux et régionaux. « Nous avons passé en revue des différentes questions du continent. L’essentiel est contenu est contenu dans le message qui a été transmis au président du CMT », selon Vincent Biruta..

On apprend que quelques semaines après sa prise de pouvoir, le CMT avait dépêché à Kigali le directeur de cabinet civil adjoint de la présidence, Abdelkerim Idriss Deby, qui avait remis un message au président Paul Kagame.

Bref, Paul Kagame est partout, il veut imposer son leadership dans cette région de l’Afrique centrale. Il semble qu’il cherche un peu de forces chez ses confrères africains après son divorce d’avec les puissances qui l’ont mis à Kigali. Et en bon prince de Machiavel, il sait bien utiliser les deux moyens: la ruse du renard et la force du lion. Kagame fait des interventions qui quelquefois rallument les passions et la sympathie qui était en perdition, c’est le cas du Mozambique, sans oublier les réfugiés « libyens ». Il consacre souvent ses hommes pour redorer son image: en remettant 19 combattants du RED Tabara, il savait très bien qu’il remet ses hommes et les kalachnikovs qu’il a lui-même achetés ; mais le geste lui vaut une image de Kagame repenti, mais en réalité loin s’en faut. Ces interventions militaires rwandaises se font dans le dessein d’exhiber la puissance militaire du Rwanda avec un agenda caché de faire des pillages pour assouvir les ambitions de consolider l’empire économique et la grandeur de Kagame. Ainsi l’armée rwandaise assouvit les ambitions de son chef, mais aussi la réussite de ses ctions le positionne en héros face à une communauté internationale trop lente pour sauver le pays en détressé. Et à chaque seigneur, tout honneur! Ainsi Kagame en héros humanitaire, fait oublier les choses qui fâchent, comme ces enquêtes récurrentes de l’ONU, qui pointent du doigt le rôle du Rwanda dans la contrebande de minerais congolais. Où sont les mandats d’arrêt de Bruguière, où est le « Rapport Mapping », où sont les opposants politiques rwandais? Où sont de simples Youtubeurs comme Karasira et Idamange? Où est la justice rwandaise?