Sake: une ville en proie à l’incertitude

Arrivé encore ce mardi à Goma, pour sa deuxième visite en moins d'une semaine, le ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, a assuré que "tout est mis en œuvre pour la protection des populations de Sake, Goma et tous les alentours".

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la ville de Sake est devenue le centre d’affrontements intenses entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23. Située à environ vingt kilomètres à l’ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, Sake joue un rôle stratégique en tant que dernier rempart sur la route menant à Goma. Ces combats récents soulignent la complexité du conflit qui secoue la région, impliquant non seulement des factions locales mais aussi des intérêts internationaux.

Le mardi, les affrontements ont repris avec vigueur, mettant en évidence la volatilité de la situation. Selon des témoignages d’habitants et des sources sécuritaires anonymes, la lutte pour le contrôle de Sake a forcé la population à fuir, laissant derrière elle une ville en proie à l’incertitude. Une source médicale a rapporté l’accueil de blessés à Goma, témoignant de la violence des affrontements.

La province du Nord-Kivu est plongée dans un conflit qui voit s’opposer le M23, soutenu par des forces rwandaises, et l’armée congolaise, appuyée par des milices locales et des forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Cette guerre est également marquée par des accusations de soutien étranger, notamment contre le Rwanda, accusé par Kinshasa et des documents de l’ONU d’utiliser des armements sophistiqués contre la RDC.

Le ministre de la Défense congolais, Jean-Pierre Bemba, lors de sa récente visite à Goma, a réitéré l’engagement du gouvernement à protéger les populations et à restaurer l’intégrité territoriale du pays. La position de Kinshasa reste ferme contre toute négociation avec le M23, considéré comme un groupe terroriste.

Le vice-premier ministre en charge de l’intérieur, Peter Kazadi, a appelé à l’unité nationale face à cette épreuve, soulignant la nécessité d’une discipline collective pour surmonter le conflit.

L’isolement de Goma, due à l’occupation des routes clés par le M23, a provoqué une crise humanitaire, exacerbant la rareté et la hausse des prix des produits alimentaires. La situation critique à Goma, où des femmes sont contraintes d’emprunter des voies lacustres pour s’approvisionner, appelle à une intervention urgente pour éviter une asphyxie totale de la ville.