Déclaration des FDU-Inkingi à l’occasion du 62ième Anniversaire de la Démocratie au Rwanda.

Rwandaises,
Rwandais,
Chers compatriotes et amis du Rwanda,

Le 28 janvier 1961, les élus du peuple rwandais, issus des élections communales (bourgmestres et conseillers), se sont réunis à Gitarama pour proclamer la Première République Rwandaise, mettant ainsi fin à des siècles de monarchie absolue et donnant au peuple rwandais la pleine souveraineté de choisir ses dirigeants.

Cette proclamation a été possible parce que des hommes et des femmes se sont levés contre l’injustice incarnée par le système féodal et ont conduit la Révolution de 1959 pour exiger la fin de la monarchie absolue. En cette date anniversaire, rendons hommage à ces hommes et ces femmes d’un courage exceptionnel qui ont bravé tous les dangers et ont conduit le peuple à l’acquisition de ses libertés fondamentales. Parmi ces héros de la Révolution, figurent les présidents Grégoire Kayibanda et Dominique Mbonyumutwa et leurs compagnons de lutte comme Habyarimana Joseph Gitera et tant d’autres. L’instauration de la République donnait beaucoup d’espoir au peuple rwandais pour enfin vivre dignement et librement dans un pays démocratique, dans lequel les droits de tout un chacun seraient respectés.

Malheureusement, la jeune République fût aussitôt l’objet de conflit armé causé par les bénéficiaires du système féodal qui n’ont pas accepté de perdre leurs acquis et ont préféré prendre le chemin de l’exil pour préparer la reconquête du pouvoir par les armes. Ces fanatiques nostalgiques de l’ancien régime lancèrent des attaques contre le Rwanda de 1963 à 1967, date de leur défaite définitive. Comme corollaire à ces incursions armées, les droits de l’homme furent bafoués et le peuple rwandais ne réussit malheureusement pas à maintenir son unité. Les massacres visant une partie de la population soupçonnée de sympathie avec ceux qui attaquaient le Rwanda eurent lieu en guise de représailles.

Des querelles internes finirent aussi par provoquer des dissensions dommageables parmi les leaders de la Première République, certains sont exclus et vers la fin de 1968, le multipartisme avait pratiquement disparu.

Le coup d’État du 5 juillet 1973, mit fin aux espoirs d’une république démocratique et multipartite ; il instaura la Deuxième République. Le multipartisme fut aboli en 1975 et le régime du parti unique s’installa jusqu’en juin 1991. Des progrès sociaux et économiques furent réalisés par la deuxième République. Celle-ci tenta aussi de faire cohabiter en paix les composantes de la population rwandaises, mais les blessures laissées par l’assassinat des leaders de la Première République entraînèrent un conflit régional qui se superposa au conflit ethnique latent.

Le 1er octobre 1990, les enfants des anciens réfugiés des années soixante, qui avaient rejoint l’armée de Yoweri Museveni en Ouganda, reprirent les armes et attaquèrent le Rwanda, faisant sauter en éclat le tissu social rwandais et jetant des milliers de Réfugiés sur les routes d’exil, intérieur d’abord et extérieur ensuite.

L’espoir de paix était né de nouveau lorsque le 04 août 1993, les Accords de Paix d’Arusha furent signés entre le Gouvernement rwandais de l’époque et les rebelles du FPR. Ces accords ne seront jamais respectés et les tensions politiques atteignirent leur paroxysme lorsque le FPR décida d’assassiner l’ancien président Juvénal Habyarimana lors de l’attentat contre son avion le 06 avril 1994. Il s’ensuivit le génocide contre les Tutsis. L’émoi compréhensible provoqué par ces horreurs entraîna la mise à l’écart du gouvernement rwandais de l’époque et offrit la victoire militaire au FPR. Celui-ci ne se priva pas de continuer les massacres à caractère génocidaire envers la population hutu et poursuivre les réfugiés hutus en ex-Zaïre (RDC actuelle) et y commettre un véritable génocide, documenté dans le Rapport Mapping du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, entre autres, rapport publié le 01/10/2010.

Force est de constater que ce 62ième anniversaire de l’instauration de la République est cependant un anniversaire triste. En effet, le parti au pouvoir, le FPR, s’est accaparé de tous les pouvoirs et exerce une brutalité féroce sur la population qui est soumise à des spoliations, des emprisonnements, des assassinats et des humiliations de toute sorte.

Le parti FDU-INKINGI tient à rappeler au public que son objectif est d’instaurer au Rwanda un État de droit où les dirigeants sont réellement responsables devant le Peuple, et appelle tous les Rwandais à se mobiliser pour se libérer du joug dictatorial du FPR.

Les FDU-Inkingi demandent aussi à la Communauté internationale d’aider le peuple rwandais à recouvrer ses droits plutôt que de continuer à soutenir un système qui, pendant plus de 28 ans, n’a pas réussi à réconcilier le peuple rwandais ni à le conduire sur le chemin de la démocratie.

Le régime du FPR est aujourd’hui responsable de l’instabilité régionale grandissante, particulièrement à l’Est de la RDC sous couvert de la rébellion du M23. Ce régime totalitaire fondé sur la ruse et la violence se qualifie lui-même, à juste titre, de « Killing Machine ». Il doit céder la place à un régime de paix, de sécurité et de démocratie. Les FDU–Inkingi sont engagées sur ce projet en faveur du Peuple rwandais.

Vive le Peuple rwandais,
Vive la République du Rwanda,

Fait à Paris, le 27 janvier 2023,
Pour les FDU-Inkingi
Dr MWISENEZA Emmanuel, Premier Vice-Président