France-RDC:Les sanctions contre le Rwanda ne sont pas à l’ordre du jour.

Le mardi 20 février 2024, dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), la France a franchi un pas significatif en adressant un message clair au Rwanda. Depuis Paris, le gouvernement français a publiquement appelé le Rwanda à « cesser tout soutien au M23 », un groupe armé actif dans cette région troublée. Cette déclaration marque une évolution notable dans la position française, pointant pour la première fois vers une présence de troupes rwandaises sur le territoire congolais, et demandant à Kigali de « se retirer du territoire congolais ».

La réaction de la RDC ne s’est pas fait attendre. Les autorités congolaises, tout en saluant l’évolution de la position française, considèrent que ces déclarations ne vont pas suffisamment loin. Giscard Kusema, en charge de la communication présidentielle en RDC, a exprimé la nécessité de mesures plus contraignantes. Selon lui, le Rwanda mène une « guerre de prédation » et la réponse devrait inclure des sanctions économiques à l’encontre de Kigali, à l’image de ce qui est pratiqué envers d’autres États agresseurs. La poursuite de contrats entre des puissances occidentales et le Rwanda, notamment pour l’exploitation de minerais absents sur le sol rwandais, est perçue avec suspicion par Kinshasa, qui dénonce un « silence coupable » de la part de la communauté internationale.

Du côté français, la porte n’est pas fermée à l’idée de sanctions, mais celles-ci ne semblent pas être à l’ordre du jour. Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a précisé que la question des sanctions contre le Rwanda « n’est pas posée pour le moment », soulignant que le cadre privilégié pour la résolution de cette crise reste le processus de Luanda, sans mention de sanctions. Selon Lemoine, les sanctions internationales sont envisagées dans des contextes d’escalade sérieuse et visent à envoyer un message fort.

Cette crise survient dans un contexte où l’Union européenne, les Nations unies et les États-Unis ont déjà imposé des sanctions à plusieurs responsables du M23, des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés opérant en RDC.

La situation dans l’est de la RDC demeure donc préoccupante, avec un appel à des mesures plus fermes de la part de Kinshasa, tandis que la communauté internationale, bien que reconnaissant la gravité de la situation, reste prudente quant à l’adoption de sanctions supplémentaires contre le Rwanda. Le débat sur la meilleure façon de répondre à cette crise complexe et de soutenir la paix et la stabilité dans la région est loin d’être clos.