La RDC réclame des sanctions contre le Rwanda et l’Ouganda

KINSHASA (Reuters) – La République démocratique du Congo a réclamé mercredi des sanctions à l’encontre du Rwanda et de l’Ouganda voisins, accusés par un groupe d’experts des Nations unies de soutenir les rebelles congolais du M23 au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.

Mardi, Reuters a fait état d’un document confidentiel du Groupe d’experts de l’Onu chargé de vérifier le respect en RDC des sanctions et de l’embargo sur les armes décrété par les Nations unies. D’après leurs conclusions, Kigali et Kampala continuent, malgré leur démenti, d’aider les rebelles tutsis congolais du M23 au Nord-Kivu

Ils ciblent plus particulièrement le ministre rwandais de la Défense, le général James Kabarebe, présenté comme coiffant de facto la chaîne de commandement du M23.

Ils affirment que des responsables ougandais de haut rang ont fourni aux insurgés congolais “des renforts de troupes (…), des armes, de l’assistance technique, de la planification conjointe, des conseils politiques ainsi qu’une aide dans le domaine des relations extérieures”.

Le porte-parole du gouvernement de Kinshasa, Lambert Mende, a demandé mercredi que les personnalités mentionnées dans le rapport de l’Onu comme soutenant la rébellion fassent l’objet de sanctions des Nations unies.

“C’est plus important que jamais étant donné que nous disposons aujourd’hui des preuves que le drame qui se joue actuellement au Nord-Kivu est l’objet de manipulations de criminels occupant des positions de pouvoir”, a-t-il dit à Reuters.

“Nous prenons acte de ce rapport qui confirme ce que nous savions déjà à propos du Rwanda et qui contient des informations nouvelles concernant l’Ouganda (…) Nous sommes en contact avec nos voisins en Ouganda s’agissant de ces allégations très graves”.

A Kampala, le porte-parole de l’état-major ougandais, Felix Kulayigye, a rejeté les conclusions des experts de l’Onu en parlant à leur sujet de “sottises totales”.

Bien que la RDC accuse régulièrement son voisin ougandais de s’ingérer dans ses affaires intérieures depuis qu’un rapport d’étape de l’Onu a mis au jour en juin des liens entre Kampala et le M23, l’Ouganda a récemment cherché à faciliter une solution négociée au conflit.

Un diplomate rwandais de haut rang, Olivier Nduhungirehe, a estimé de son côté que les experts de l’Onu avaient été “autorisés à mener leur propre agenda”.

Près d’un demi-million de personnes ont été déplacées cette année à la suite des combats entre le M23 et l’armée congolaise.

Jonny Hogg; Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser