Le 20 février 2024, un groupe représentatif de la communauté Banyamulenge résidant à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, a exprimé son mécontentement face à l’implication du Rwanda dans le conflit est-congolais, en particulier concernant l’usage de leur nom dans ce contexte tumultueux.
Dans une lettre ouverte, signée par cinq hommes se présentant comme des Bashingantahe, des sages traditionnels des Banyamulenge à Kinshasa, ils dénoncent les actes du gouvernement rwandais. Ils affirment clairement que la communauté Banyamulenge n’a jamais sollicité l’intervention d’aucun pays étranger pour parler en son nom ou pour intervenir dans les affaires congolaises.
Enock Ruberangabo, l’un des signataires de la lettre, a souligné l’augmentation récente des tensions verbales entre les dirigeants des deux pays, qui exploitent les identités Tutsi et Banyamulenge à des fins politiques. Cette situation a provoqué une vive réaction au sein de la communauté Banyamulenge, certains membres critiquant le fait que seulement un petit groupe puisse prétendre représenter leur voix collective, suggérant que ces actions pourraient être motivées par des intérêts personnels plutôt que par le bien commun.
Innocent Nteziryayo, un avocat défendant les droits des Tutsis, des Banyamulenge et des Bahema en RDC, a commenté cette initiative, suggérant que les auteurs de telles lettres ouvertes négligent les véritables enjeux auxquels leurs communautés sont confrontées dans le contexte du conflit. Selon lui, cette démarche pourrait omettre de reconnaître les complexités et les défis réels que ces groupes ethniques endurent sur le terrain.