LES AUTORITES DU RWANDA DOIVENT ASSUMER OUVERTEMENT LEUR RESPONSABILITE DE GOUVERNER POUR TOUS ET CESSER DE JOUER LE CACHE-CACHE POUR ATTISER LES CONFLITS ET LES INJUSTICES.

COMMUNIQUE DE PRESSE

En date du 31 janvier 2021, Madame IDAMANGE IRYAMUGWIZA Yvonne, résidant à Kigali, a mis en ligne une vidéo sur YouTube dans laquelle elle expose largement les griefs à l’encontre de l’autorité publique en rapport avec les injustices que subit la population. En particulier elle détaille l’état de détresse qui prévaut à la suite du confinement et des autres mesures prises en rapport avec la pandémie Covid-19. Le parti FDU-INKINGI, et l’opposition politique à l’étranger en général, ne cesse de dénoncer les injustices commises à l’encontre de la population dans divers domaines de la vie quotidienne au Rwanda. Les rwandais de l’intérieur croupissent sous la dictature du FPR et ont peur. Rares sont ceux qui osent parler du mal qui leur est fait.

Au lieu de répondre aux doléances exposées par Madame IDAMANGE, les autorités gardent le silence et réagissent en orchestrant discrètement contre elle une campagne de dénigrement destinée à salir sa personne à travers les journaux en ligne proches du pouvoir tels que Igihe.com et Rushyashya.com, ainsi que sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, YouTube etc).

Par la même occasion, la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG), organe étatique de lutte contre le génocide, a publié le 5/02/2021 un communiqué destiné à brimer la liberté d’expression et les revendications exprimées par Madame IDAMANGE, sous prétexte qu’il y aurait risque de propager l’idéologie du génocide.

Ce qui est surprenant, c’est que le communiqué de la CNLG fait référence aux articles 164, 194 et 204 du code pénal rwandais, articles qui n’ont rien à voir ni avec le génocide, ni avec l’idéologie du génocide. De là l’interrogation suivante : comment se fait-il que la CNLG semble se substituer au Rwanda Investigation Bureau (RIB), organe étatique chargé des investigations de délits judiciaires ?

Il faut noter que la CNLG n’est même pas placée sous l’autorité hiérarchique du RIB. Par ailleurs, le même communiqué fait référence à la loi sur la presse, un domaine qui n’est pas de la compétence du CNLG.

L’explication de cette immixtion réside dans le fait que les autorités de l’État se cachent derrière certaines institutions dont la CNLG, les journaux en ligne et des individus (dont notamment les fanatiques du parti au pouvoir FPR : appelés Intore) pour harceler, brimer et tuer dans l’œuf toute personne revendicative et toute idée divergente. En particulier, le génocide est utilisé comme une arme pour faire taire toute contestation. La CNLG et la loi n° 59/2018 du 22/8/2018 sur le génocide sont régulièrement et abusivement mises à contribution chaque fois que les voix se lèvent pour critiquer le pouvoir ou revendiquer des droits. Au-delà de ses attributions, la CNLG se comporte abusivement comme le gardien et l’interprète de la Constitution, de la loi sur la Presse et du Code pénal, en lieu et place des organes habilités pour ce faire.

À l’heure où la population rwandaise est fatiguée par les injustices en tout genre qu’elle supporte depuis longtemps, et qui viennent , par ailleurs d’être relevées par les Nations Unies à Genève lors de l’UP37, le parti FDU-INKINGI demande aux autorités de l’État de cesser de se cacher derrière leurs substituts et autres paravents, de prendre ouvertement leurs responsabilités, de gouverner pour tous et surtout de jouer franc-jeu. Nous constatons que les seules autorités visibles sur le terrain sont les militaires et la police, qui en plus sont entrain de réprimer violemment la population.

Les autorités qui semblent absentes dont le Président de la République, les ministres et les députés doivent aller auprès de la population et lui apporter aide et réconfort, au vu des conditions difficiles dans lesquelles elle est placée. Leur parole sur les problèmes actuels est plus que nécessaire pour clarifier les situations conflictuelles.

Les méthodes de se cacher ont duré très longtemps et ont fait trop de dégâts et d’injustices. Elles doivent cesser et laisser place à un dialogue entre l’autorité de l’État et la population qui ne demande qu’à être écoutée et entendue.

Le parti FDU-INKINGI considère que l’absence de réponse claire des autorités officielles de l’État ne peut qu’entraîner une méfiance, une érosion dans l’opinion et une cristallisation des revendications. A défaut de jouer carte sur table, les autorités du Rwanda auront choisi la cynique option d’opposer les citoyens entre eux. Dès lors, la contestation ne fera que s’amplifier et son mouvement ne pourra pas être arrêté par les armes de la police et de l’armée. Une action politique d’écoute et de recherche de solutions consensuelles devient nécessaire et impérative, dans le but d’apaiser et de soulager les souffrances de la population.

Fait à Rouen, le 8 février 2021

Théophile MPOZEMBIZI

Commissaire FDU-INKINGI chargé de l’Information et de la Communication

[email protected] ; info@fdu-rwanda.com

CNLG-Idamange