Dans l’effervescence géopolitique de l’Est du Congo, le groupe rebelle Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), opposé au gouvernement rwandais et établi dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), se trouve au cœur d’accusations mutuelles exacerbant les tensions régionales. Ces affirmations ont été mises en lumière lors d’une réunion cruciale des chefs d’État de l’Afrique à Addis Abeba, dans le cadre de l’Union africaine, la semaine dernière, soulignant l’urgence d’adresser la menace que représentent les groupes armés dans la région.
Le président rwandais, Paul Kagame, a insisté sur le fait que les FDLR ne constituent pas seulement une menace pour le Rwanda mais déstabilise également toute la région. Il a réfuté les allégations selon lesquelles le Rwanda soutiendrait le groupe M23, actif en RDC, arguant que les problématiques de la RDC sont internes et doivent être résolues par son propre gouvernement.
De son côté, le président de la RDC, Antoine Felix Tshisekedi, pointe du doigt le Rwanda comme étant à l’origine des troubles sécuritaires de son pays, en raison de son soutien présumé au M23, qui a pris le contrôle de vastes régions de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.
Face à ces accusations, la direction des FDLR réfute les prétentions du gouvernement rwandais, affirmant qu’elles sont sans fondement. Les FDLR, souvent décritent par le Rwanda comme une force cherchant à renverser le gouvernement et à semer l’insécurité, se défendent en déclarant poursuivre des objectifs différents, notamment l’ouverture d’un dialogue politique inclusif au Rwanda.
Dans une récente interview avec La Voix de l’Amérique, un porte-parole des FDLR a exprimé le désir du groupe de dialoguer avec le gouvernement rwandais, soulignant l’importance d’un espace politique ouvert où chaque citoyen rwandais peut s’exprimer librement sans discrimination.
La réunion de l’Union africaine a vu des appels à la négociation de la part de divers chefs d’État, dont le président de Comores, Azali Asumani, alors président de l’Union, qui a plaidé pour des pourparlers entre les parties en conflit en vue de trouver une solution durable à l’insécurité dans l’est de la RDC. Cependant, le président Tshisekedi reste ferme sur sa position de ne pas négocier avec ceux qu’il considère comme des agresseurs.
Le leadership des FDLR appelle à son tour le président Kagame à accepter le dialogue, voyant dans cette démarche la clé pour une paix durable dans la région des Grands Lacs.