ONU: Appel des États-Unis à la Désescalade entre le Rwanda et le Congo

Ce mardi, 20 Février 2024, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU initiée par la France, les États-Unis ont adressé un avertissement sévère au Rwanda et au Congo, les exhortant à « revenir de l’abîme de la guerre ». Cette mise en garde représente l’avertissement le plus explicite jusqu’à présent concernant le conflit imminent entre ces voisins africains.

Robert Wood, l’ambassadeur adjoint des États-Unis, a prononcé cet avertissement en soulignant la détérioration de la situation dans l’est du Congo, riche en minéraux et frontalier du Rwanda. Wood a insisté sur la nécessité pour le Rwanda et le Congo, ainsi que pour les acteurs régionaux, de reprendre immédiatement les pourparlers diplomatiques. « Ces efforts diplomatiques régionaux, et non le conflit militaire, représentent l’unique voie vers une solution négociée et une paix durable », a-t-il affirmé.

Cette mise en garde fait suite au rejet, lundi, par le ministère rwandais des Affaires étrangères, des appels des États-Unis demandant le retrait des troupes et des systèmes de missiles sol-air du Rwanda de l’est du Congo.

Le département d’État américain avait également critiqué samedi l’escalade de la violence causée par le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda.

Le ministère rwandais a déclaré que ses troupes défendaient le territoire rwandais face à un « accroissement militaire dramatique » près de la frontière par le Congo, citant des menaces pour la sécurité nationale rwandaise dues à la présence, au Congo, des FDLR.

Malgré les longues affirmations du Rwanda concernant la menace posée par des FDLR, les autorités n’avaient jamais admis une présence militaire dans l’est du Congo.

Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir activement le M23.

Zenon Ngay Mukongo, l’ambassadeur du Congo auprès de l’ONU, a exhorté le Conseil de sécurité à demander le retrait sans condition des troupes rwandaises, accusant l’armée rwandaise d’occuper illégalement une partie de la province du Nord-Kivu et de soutenir le M23 pour déstabiliser le Congo et piller ses richesses en minerais.

Mukongo a souligné qu’aucune attaque des FDLR contre le Rwanda n’avait été enregistrée depuis plus de deux décennies depuis le territoire congolais. Concernant les craintes de génocide, il a indiqué que la minorité Tutsi au pouvoir au Rwanda ne risque pas de génocide au Congo, qui compte des centaines de tribus vivant en harmonie.

Ernest Rwamucyo, l’ambassadeur du Rwanda auprès de l’ONU, a exprimé son inquiétude quant à l’intégration des FDLR, qualifié de génocidaires, dans l’armée congolaise, décrivant cette alliance comme une grande menace pour son pays.

Nicolas de Riviere, l’ambassadeur de France auprès de l’ONU, a condamné l’offensive récente du M23 contre Sake et le soutien du Rwanda au M23 ainsi que sa présence sur le territoire congolais, soulignant qu’une ligne avait été franchie.

Robert Wood a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux combats et désamorcer les tensions entre le Congo et le Rwanda, mettant en lumière la grave crise humanitaire et les violations des droits de l’homme.

Cet appel intervient dans un contexte déjà marqué par une des pires crises humanitaires au monde dans l’est du Congo, exacerbée par l’attention mondiale portée sur d’autres crises internationales. Les États-Unis réitèrent leur appel au M23 pour cesser les attaques et se retirer, et au Rwanda pour mettre fin à son soutien au groupe armé et retirer immédiatement ses forces et systèmes de missiles du Congo.