L’Ouganda réfute les accusations de la société civile congolaise d’aider le M23

La société civile du Nord-Kivu, représentée par Jean-Claude Bambaze, président de la société civile de Rutshuru, a exprimé ses préoccupations lors d’une interview avec Jean Noël Ba-Mweze de la Deutsche Welle (DW). Bambaze a déclaré que des preuves matérielles existent, montrant le soutien de l’armée ougandaise aux rebelles du M23, notamment par la fourniture d’auto-blindés, de canons et d’équipements sophistiqués. Cette situation a conduit la société civile à demander à Kinshasa de reconsidérer ses relations avec Kampala.

Face à ces accusations, l’armée ougandaise, par la voix de son porte-parole, le brigadier général Felix Kulayigye, a publié une déclaration sur le site internet officiel des forces armées ougandaises. Kulayigye réfute catégoriquement ces allégations, précisant que l’Uganda People’s Defence Force (UPDF) n’est pas présente à Rutshuru. Il argue que les images utilisées pour appuyer ces affirmations montrent en réalité le contingent ougandais de la Force régionale de l’East African Community (EACRF) lors d’une mission dans la région, et non des opérations de soutien au M23. Kulayigye accuse également Jules Mulumba, présenté faussement comme porte-parole des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), connues sous le nom de Wazalendo, de propager de fausses informations pour justifier les pertes face au M23. Il faut noter que contrairement à ce que dit Kulayigye, les Wazalendo et les FDLR sont deux choses différentes.

Il est important aussi de noter que le terme « Wazalendo », signifiant à peu près « congolais de souche », fait référence à une force d’autodéfense populaire constituée parfois à partir d’anciens groupes armés pour combattre le M23.

Historiquement, le Rwanda a été fréquemment accusé de soutenir le M23, des affirmations étayées par des experts de l’ONU et plusieurs pays occidentaux. Toutefois, il est moins fréquent que l’Ouganda soit pointé du doigt, malgré la présence de ses troupes dans l’est de la RDC pour des opérations contre d’autres groupes rebelles, tels que l’ADF, qui suit des principes extrémistes islamiques.

Le M23, quant à lui, trouve son origine principalement en Ouganda où, après leur défaite en 2013 contre les forces congolaises appuyées par la SADC et la MONUSCO, de nombreux membres s’étaient réfugiés.