Nord Kivu: l’Armée Ougandaise pointée du doigt dans des massacres visant des civils

Le 26 janvier 2024, une tragédie a secoué la localité de Nyundo, située dans le village de Nyabirehe, non loin de Kaseke, dans le territoire de Rutshuru, à seulement 14 kilomètres de la petite douane de Kitagoma qui marque la frontière entre la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda. Cette zone, actuellement sous l’occupation du M23 et de ses alliés rwandais, a été le théâtre d’un carnage effroyable, laissant derrière lui une communauté en deuil et des questions sans réponse quant à la sécurité et la stabilité de la région.

Ce jour fatidique, 13 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été brutalement assassinées à la machette et à la hache dans le hameau de Punga. Les victimes, composées de 8 adultes (dont deux femmes), 4 jeunes et un enfant, étaient toutes des cultivateurs ou des bergers de vaches, illustrant la cible indiscriminée de cette violence.

Un témoin survivant, dont le témoignage a été recueilli juste après les faits, rapporte avoir assisté à une scène d’horreur absolue. Selon ses dires, plusieurs colonnes de militaires ougandais, lourdement armés et chargés de sacs, ont franchi la frontière congolaise aux alentours de 15h. Visiblement non préparés à être observés, leur surprise fut totale à la vue des témoins. C’est dans ce contexte que six soldats ougandais se sont détachés pour éliminer ces témoins devenus gênants. « Quand le premier a été tué, je suis tombé dans un trou, et ils ne m’ont pas vu. C’est après cela que j’ai pu m’échapper pour me cacher », confie le rescapé, sous le choc.

La zone, contrôlée par le M23 et l’armée rwandaise (RDF), est notoirement connue pour son absence de couverture réseau, rendant toute communication avec l’extérieur particulièrement difficile. Cette isolement contribue à la complexité de la situation, limitant l’accès à l’information fiable et retardant l’arrivée d’aide et de soutien aux survivants.

Les funérailles des victimes ont eu lieu le 2 février 2024, dans un contexte de profonde tristesse. Les corps, ayant subi les affres de la décomposition, ont été inhumés dans une fosse commune. Cette tragédie souligne non seulement la brutalité des actes commis mais aussi les défis auxquels sont confrontées les communautés locales dans leur quête de paix et de sécurité.

Ce récent événement à Busanza met en lumière la fragilité de la situation sécuritaire dans la région frontalière entre la RDC et l’Ouganda. Alors que les communautés locales continuent de payer le prix fort de ces conflits, l’appel à une réponse coordonnée et humanitaire se fait de plus en plus pressant, dans l’espoir de mettre fin à cette spirale de violence.