RDC : Arrestations pour Trahison sur Fond de Débats sur la Réintroduction de la Peine de Mort

Dans la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), le 13 février, les autorités des services de renseignement ont arrêté le directeur provincial de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), ainsi que deux de ses adjoints et le porte-parole civil du gouverneur du Nord-Kivu à Goma, avant leur transfert immédiat à Kinshasa le même jour.

Cette action a été initiée par la direction du renseignement militaire, qui accuse ces responsables de collusion potentielle avec le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Les bureaux du renseignement militaire ont justifié cette mesure en révélant l’existence de communications entre les suspects et les rebelles du M23.

Le nouveau porte-parole civil du gouverneur militaire du Nord-Kivu, nommé il y a quelques semaines seulement, était précédemment membre du parti politique de Corneille Nangaa mais s’en est retiré peu avant les élections. Il est important de rappeler que Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale, a fondé un parti d’opposition peu avant les élections du 20 décembre 2023 en RDC et a rejoint les rebelles du M23 dans ce qu’il a appelé l’Alliance du Fleuve Congo. Récemment, il est apparu dans des vidéos se vantant des succès militaires du M23, notamment en bloquant la route Goma-Bukavu à Shasha.

Interrogé sur ces arrestations, le porte-parole militaire du gouverneur du Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Njike Kaiko, a déclaré que le dossier était désormais entre les mains de la justice.

Ces arrestations interviennent dans un contexte de combats continus entre les forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, près de Sake, dans le district de Masisi au Nord-Kivu.

Le 5 février à Kinshasa, le Conseil Supérieur de Sécurité (CSD) de la RDC a discuté des problèmes de sécurité liés à la trahison présumée au sein des forces armées et des services de sécurité, recommandant la réintroduction temporaire de la peine de mort pour les crimes de trahison ou de collaboration avec les ennemis de l’État, en particulier dans le cadre de la lutte contre le M23. Le porte-parole du gouvernement a indiqué que cette proposition du ministre de la Justice avait été reçue, mais aucune décision officielle n’a encore été annoncée.