RDC : Deux Soldats Sud-Africains Tués dans une Attaque au Mortier

Le 14 février, aux alentours de 13h30, la Force de Défense Nationale Sud-Africaine (SANDF) a subi un tragique incident au sein de la Mission de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe en République Démocratique du Congo (SAMIDRC), marquant ses premières pertes dans cette opération. Une bombe de mortier a frappé une des bases militaires du contingent sud-africain, entraînant la mort de deux soldats et blessant trois autres. Ces derniers ont été rapidement pris en charge et transportés vers l’hôpital le plus proche à Goma pour recevoir des soins médicaux, comme l’a précisé Siphiwe Dlamini, chef de la communication au Département de la Défense.

Les détails de cette attaque restent flous à l’heure actuelle, et des enquêtes supplémentaires sont en cours pour élucider les circonstances exactes de cet incident. Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Thandi Modise, son adjoint Thabang Makwetla, le Secrétaire à la Défense par intérim, Thobekile Gamede, ainsi que le Chef de la SANDF, le Général Rudzani Maphwanya, ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Le contingent sud-africain fait partie intégrante de la SAMIDRC, déployée pour soutenir le gouvernement de la RDC dans ses efforts pour instaurer la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Le Président Cyril Ramaphosa a ordonné le déploiement de 2 900 membres de la SANDF dans cette mission du 15 décembre 2023 au 15 décembre 2024, pour un coût estimé à 2 milliards de Rands. La SAMIDRC comprend également des forces du Malawi, de la Tanzanie et de l’Armée Congolaise (FARDC).

Ce déploiement intervient dans un contexte tendu, marqué par la menace croissante des rebelles du M23 sur Goma, capitale du Nord-Kivu, suite au retrait progressif des casques bleus de la mission MONUSCO. L’absence d’hélicoptères d’attaque Rooivalk et la disponibilité limitée des hélicoptères de transport Oryx suscitent des inquiétudes quant à la capacité de la SANDF à fournir un soutien aérien efficace, selon l’expert en aviation Dean Wingrin. Cette situation met en lumière les défis budgétaires auxquels la défense sud-africaine est confrontée, avec un budget en diminution réelle depuis dix ans, alors que les missions et les mandats s’accroissent.

Outre la protection du territoire national et le soutien aux missions internationales, la SANDF est également sollicitée pour des opérations intérieures, telles que la protection des infrastructures d’Eskom et la lutte contre les mineurs illégaux, ce qui soulève des questions sur la durabilité de ces engagements à long terme.

Les groupes rebelles en RDC, de plus en plus armés, représentent une menace significative pour la sécurité des troupes sur le terrain. L’incident récent où un hélicoptère Oryx de la SAAF a été pris pour cible par des tirs d’armes légères lors d’une mission d’évacuation médicale de la MONUSCO illustre les risques élevés auxquels sont exposés les soldats. Le soutien de certains pays, notamment le Rwanda, aux groupes rebelles, en fournissant des systèmes de missiles et d’autres armements sophistiqués, complique davantage la situation.

L’analyse de Darren Olivier, directeur de l’African Defence Review, révèle que la SAMIDRC est sous-dimensionnée et sous-équipée face aux défis actuels, ce qui pourrait conduire à davantage de pertes humaines.