Le 20 février 2024, une déclaration officielle a été publiée par le ministère français de l’Europe et des Affaires Étrangères concernant la situation alarmante dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment dans les régions du Nord Kivu, autour de Goma et de Saké. La France a exprimé une profonde inquiétude face aux atteintes à l’intégrité territoriale de la RDC et aux conditions désastreuses affectant les populations civiles.
La continuation des offensives menées par le mouvement M23, avec le soutien avéré du Rwanda, et la présence de forces rwandaises sur le territoire congolais ont été fermement condamnées par la France. Il a été exigé que le M23 cesse immédiatement toute hostilité et se retire des zones occupées, en accord avec les décisions du processus de Luanda. Un appel a également été lancé au Rwanda pour qu’il cesse son soutien au M23 et retire ses forces du territoire congolais.
Par ailleurs, la France a appelé tous les groupes armés à mettre fin à la violence et a souligné l’importance pour les forces armées de la RDC de respecter leurs engagements en cessant toute collaboration avec les FDLR.
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU, tenue à l’initiative de la France le même jour, l’ambassadeur français auprès de l’ONU, Nicolas de Rivière, a condamné l’offensive récente du M23 contre Saké et le soutien du Rwanda à ce mouvement. Il a souligné la gravité de la situation marquée par le déploiement de systèmes antiaériens au Congo, considérant que « un seuil a été franchi ».
La position de la France est d’autant plus pertinente que le pays, selon Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, dispose d’une connaissance approfondie des causes et de l’histoire du conflit dans l’est de la RDC. Makolo a ironiquement souligné l’expertise de la France et du chef actuel des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, dans la compréhension des enjeux régionaux. Lacroix, qui a pris ses fonctions le 1er avril 2017, est reconnu pour son expérience et sa contribution à l’histoire de la région, notamment à travers l’établissement de l’Opération Turquoise, et a également servi comme conseiller au sein du bureau du Premier ministre français, Edouard Balladur.
La France réaffirme son soutien indéfectible aux efforts de médiation régionaux visant à trouver une solution pacifique au conflit, soulignant l’importance d’aborder les véritables problèmes à l’origine des tensions pour parvenir à une paix durable dans la région.