Lorsqu’on s’intéresse à l’histoire footballistique du continent africain, on ne peut pas vraiment dire que le Rwanda est une nation moteur du monde du ballon rond. La sélection nationale n’a jamais réussi à se qualifier à une Coupe du Monde et n’a pu faire mieux qu’un premier tour en 2004 en Coupe d’Afrique.
Idem quand on s’intéresse aux individualités avec des têtes d’affiche actuelles comme Djihad Bizimana, Salomon Nirisarike ou encore Olivier Kwizera. Aucun rwandais n’évolue actuellement dans des tops clubs européens et c’est presque normal de voir le pays végéter dans le ventre mou du classement FIFA.
Mais depuis quelques années, la donne a changé dans les plus hautes instances du pays. Si la réussite footballistique n’est pas vraiment la priorité, c’est plutôt l’utilité du monde du football qui est devenu intéressante. Après des années de reconstruction suite au génocide de 1994, le Rwanda veut progresser sur des aspects économiques, touristiques et d’image.
Un premier accord en 2018 avec Arsenal
Derrière cette question toute simple se cache une vérité qui l’est tout autant : être partenaire d’un club de football c’est avant tout profiter de son image et de l’aura qu’il possède auprès des millions de personnes intéressées par l’équipe.
Comme d’autres pays avant eux (l’Azerbaïdjan, le Qatar ou l’Argentine par exemple), le Rwanda s’est donc lancé dans le partenariat sportif. C’est tout d’abord avec le club londonien d’Arsenal que le premier contrat se fait au travers d’un accord financier très élevé. Le but affiché est simple, mettre en avant le secteur touristique rwandais.
Le sigle Visit Rwanda est présent sur la manche du maillot des Gunners et différents contenus digitaux sont créés afin de rendre le pays plus sexy. Un partenariat rentable dès la première année selon le Conseil de développement du Rwanda qui a vu le nombre de touristes augmenter de 8% en seulement un an. Certains cabinets d’études prestigieux vont également dans ce sens en estimant que la vision des fans de football pouvait changer et qu’ils envisageaient désormais plus souvent de se rendre au Rwanda en vacances.
Le PSG, un partenariat avec un club tout en haut sur l’échiquier mondial
L’étape supérieure est franchie l’année suivante avec la conclusion d’un accord de sponsoring avec le club de la capitale française. La structure gagne chaque année de multiples trophées et joue la victoire finale dans la plus grande compétition européenne, la Ligue des Champions.
Le PSG c’est aussi et surtout ses superstars comme Kylian Mbappé ou Neymar. Le brésilien est d’ailleurs une icône dans le monde entier et de nombreuses marques en font leur égérie pour toucher un maximum de personnes. S’associer à Paris c’est donc toucher par ricochet la fanbase gigantesque du numéro 10 présente un peu partout dans le monde.
Dans le cadre de ce partenariat, de nombreuses actions sont mises en place et le tourisme n’est pas le seul but recherché. Un gros travail d’image est ainsi effectué notamment par rapport au devoir de mémoire et de rassemblement du peuple rwandais : on a ainsi vu des joueurs parisiens rendre hommage à toutes les victimes de cette triste période de l’histoire.
C’est aussi sur les aspects culturel et économique que le Rwanda est mis en avant avec la promotion du café local dans les salons du Parc des Princes, des rencontres entre personnalités artistiques rwandaises et françaises et l’utilisation de légendes du club comme Youri Djorkaeff pour mettre en lumière la richesse touristique du pays.
Il y a même un volet football avec la création prochaine d’une académie PSG dans le district de Huye au sud du pays. Le but étant de permettre de faire émerger des talents footballistiques dans tout le pays. On est clairement dans des stratégies différentes en ce qui concerne les accords avec Arsenal ou le PSG.
Ce partenariat avec le club parisien qui court jusqu’en 2022 possède malgré tout de nombreux détracteurs. Certains l’assimilent à la stratégie de soft power utilisé par le Qatar dans le monde du football. D’autres s’étonnent des énormes sommes dépensées alors que l’économie rwandaise n’est clairement pas au beau fixe.