Théoneste Nsengimana : Un Journaliste Emprisonné Annonce sa Candidature à la Présidence au Rwanda

Théoneste Nsengimana

Le journaliste Théoneste Nsengimana, également directeur du journal Umubavu, actuellement incarcéré à la prison de Nyarugenge située à Mageragere en périphérie de Kigali, a déclaré son intention de se présenter à l’élection présidentielle de juillet 2024.

Le 23 mai 2024, dans un message diffusé sur son compte du réseau social X, Nsengimana a annoncé sa décision de soumettre sa candidature au poste de Président de la République. Dans ce message, il a précisé avoir écrit une lettre à l’administration de la prison de Mageragere pour demander l’autorisation de remplir les conditions nécessaires à sa candidature. Cependant, l’administration pénitentiaire n’a pas encore répondu à sa demande.

Malgré cette annonce, les lois en vigueur ne permettent pas à Théoneste Nsengimana de se présenter à l’élection présidentielle. En effet, la Loi Organique nº 001/2023.OL du 29 novembre 2023, qui modifie la Loi Organique nº 001/2019.OL du 29 juillet 2019 relative aux élections, stipule dans son article 2 que les personnes en détention provisoire sont temporairement exclues de la liste électorale. Étant en détention provisoire, Nsengimana ne peut donc pas être inscrit sur la liste électorale.

L’article 7 de la même loi précise que pour être éligible en tant que candidat, une personne doit figurer sur la liste électorale. Ainsi, le journaliste Théoneste Nsengimana ne peut pas se présenter aux élections en raison de cette interdiction légale.

Les analystes politiques au Rwanda estiment que cette annonce de Nsengimana vise avant tout à attirer l’attention sur sa situation et celle de ses collègues, détenus provisoirement depuis près de trois ans. Ils sont accusés d’avoir voulu participer à la journée « Ingabire Day », un événement annuel organisé en l’honneur de la politicienne Victoire Ingabire Umuhoza, chef du parti DALFA-Umurinzi. Cette commémoration devait se dérouler virtuellement.

Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les journalistes et les militants politiques au Rwanda, et suscite un débat sur les droits des détenus en attente de jugement et leur participation à la vie politique du pays.