Tragédie à Mweso : Une Bombe fait Plusieurs Victimes Civiles au Nord Kivu

Mweso, 25 janvier 2024 – Ce jeudi, la cité de Mweso, située dans la chefferie des Bashali, territoire de Masisi (Nord-Kivu), a été secouée par une explosion mortelle. Selon la société civile locale, l’attaque, perpétrée par les rebelles du M23, a causé la mort d’au moins sept personnes et fait de nombreux blessés.

Voltaire Batundi, président de la société civile de Masisi, témoigne de la confusion et de l’horreur : « Les rebelles du M23 ont bombardé la cité, frappant notamment une maison occupée, causant la mort immédiate de sept personnes. » Il appelle les parties en conflit, y compris les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), à respecter les droits humains.

Les tensions dans la région ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs jours, des affrontements entre les résistants Wazalendo et les rebelles du M23 paralysent les activités dans et autour de Mweso. Héritier Ndangendange, porte-parole des résistants Wazalendo, conteste les accusations selon lesquelles ils seraient responsables de l’explosion : « Pourquoi bombarderions-nous une zone que nous contrôlons ? »

Du côté médical, les sources restent prudentes sur l’origine exacte de la bombe. Cependant, elles suggèrent que l’explosif pourrait provenir des zones contrôlées par le M23. L’état des blessés est critique, avec un nombre important de victimes civiles, y compris des femmes et des enfants.

Les renforts des rebelles du M23, arrivés mercredi soir, laissaient présager une recrudescence des violences. Les combats se sont intensifiés depuis ce matin, principalement autour de Mweso. Les résistants Wazalendo affirment vouloir reprendre le contrôle de la cité.

Sur les réseaux sociaux, des images choquantes de destructions et de corps sans vie circulent, attribuées par certains au gouvernement rwandais et au M23. Cependant, ces informations n’ont pas été confirmées par des sources indépendantes.

En réponse, Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23, accuse les forces coalisées de Kinshasa de bombarder aveuglément les zones peuplées, faisant de nombreuses victimes civiles.il a posté ce communiqué sur son compte X: « Depuis 12h00, les forces coalisées du régime illégitime de Kinshasa, notamment les FARDC, les FDLR, les MERCENAIRES, les MILICES, les FORCES DE DÉFENSE NATIONALE DU BURUNDI et les FORCES DE LA SADC bombardent aveuglément les zones densément peuplées à Mweso et ses environs, massacrant des civils dont les femmes et les enfants. Nous avons plusieurs fois alerté la Communauté tant Nationale qu’Internationale, sur cette pratique diabolique du régime de Kinshasa, qualifiée de crimes de guerre. Le bilan et les détails seront disponibles plus tard car les bombardements sont en cours. »

Bertrand Bisimwa, président du M23, évoque des crimes de guerre et demande des comptes au régime de Kinshasa. Lui aussi sur son compte X, il a déclaré: « Les images horribles nous parviennent de Mweso, le drone de la coalition des forces du régime de Kinshasa vient de bombarder des quartiers résidentiels de Mweso causant un véritable carnage parmi la population civile innocente. Des corps des bébés, des femmes, des hommes gisent au sol, des habitations complètement dévastées, des églises et écoles détruites. Kinshasa utilise ses drones pour tuer des innocents loin des lignes de combat. Ces tueries gratuites des populations civiles innocentes relèvent des crimes de guerre et sont inacceptables. Le régime de Kinshasa doit répondre de ses actes. Le bilan provisoire des bombardements de la cité de Mweso par les drone et artillerie lourde de la coalition des forces du régime de Kinshasa fait actuellement état de 20 morts parmi les populations civiles innocentes. Les recherches se poursuivent pour identifier toutes les victimes. Compte tenu du caractère insoutenable des images atroces des corps des victimes, nous nous interdisons de les diffuser. »

Ce drame soulève des questions cruciales sur les tactiques militaires dans les zones peuplées et la protection des civils dans les conflits armés. La communauté internationale, ainsi que les acteurs régionaux, sont appelés à intervenir pour mettre fin à cette escalade de violence et pour protéger les populations innocentes de Mweso.