Kinshasa, 09/02/2024- Lors de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) opposant la République Démocratique du Congo (RDC) à la Côte d’Ivoire, Canal+, le fournisseur français de télévision par satellite, s’est retrouvé au cœur d’une controverse. Le mercredi, 07/02/2024 lors de ce match crucial, des accusations ont émergé, alléguant que Canal+ aurait délibérément évité de braquer ses caméras sur les supporters congolais. Ces derniers portaient des messages appelant à la paix et dénonçant le conflit dans l’est de leur pays, une région depuis longtemps en proie à des violences.
Voici les images des congolais que canal plus que nous devons boycotter a refusé de montrer à la CAN. Quittons canal plus pour venger le sang de nos frères qui sont tués par millions à l’est de la RDC pic.twitter.com/P7XONNLQho
— Yves Tresor (@TresorKapya) February 9, 2024
Les spectateurs internationaux, qui suivaient la rencontre via les chaînes sportives de Canal+, n’ont pas eu l’occasion de voir les messages inscrits sur les pancartes, les T-shirts et autres vêtements portés par ces supporters. Sur les réseaux sociaux congolais, de nombreuses voix se sont élevées pour accuser Canal+ de se limiter à des plans larges lorsqu’il s’agissait des supporters congolais, évitant ainsi les plans rapprochés qui auraient permis de lire les messages qu’ils souhaitaient transmettre. En réponse à cette pratique, des appels au boycott de Canal+ ont été lancés parmi les abonnés locaux.
Face à ces accusations, Canal+ s’est défendu en précisant qu’il ne détenait pas le contrôle sur le choix des images diffusées. « Nous ne sommes pas décideurs sur les images qui sont montrées à l’écran », a affirmé Canal+, ajoutant que la chaîne « diffuse le signal international de la Confederation of African Football (CAF) et y ajoute les commentaires de ses propres journalistes et consultants ». Cette déclaration souligne que les images contestées proviendraient directement de la CAF, Canal+ se contentant de les retransmettre avec ses propres éléments de commentaire.
#URGENT
L’opération zéro CANAL + en RDC a déjà commencer, nous avons compris que @canalplus est au service de @RwandaGov et M23 qui tue en RDC avec la complicité des américains et français @POTUS @EmmanuelMacron @HillaryClinton @UN @UnionEuropea22 .
Nous irons jusqu’au bout pic.twitter.com/rWVBWvtsBW— SAUVONS LE CONGO (@OfficielSa24737) February 9, 2024
La polémique a pris de l’ampleur avec la diffusion d’une vidéo devenue virale, montrant un citoyen congolais en train de saccager une antenne de Canal+. Cet acte de vandalisme illustre le niveau de frustration et d’indignation parmi certains segments de la population congolaise, qui voient dans l’attitude de Canal+ une forme de censure, voire de négligence, vis-à-vis de leur lutte pour attirer l’attention sur la situation dans l’est du pays.
Cette controverse met en lumière les défis liés à la couverture médiatique des événements sportifs d’envergure internationale, notamment lorsque des enjeux politiques et sociaux s’entremêlent avec le sport. Elle pose également des questions sur le rôle des diffuseurs comme Canal+ dans la représentation équitable des différentes voix et perspectives présentes lors de tels événements. Le débat qui en découle contribue à une réflexion plus large sur l’importance de la neutralité et de la responsabilité dans le journalisme sportif.