Emmanuel Gasana, ancien gouverneur, autorisé à quitter la prison temporairement – Procureur Général

Le 8 février 2024, le Procureur Général du Rwanda, Aimable Havugiyaremye, et le Commissaire Général de l’Office National des Prisons (RCS), Evariste Murenzi, ont confirmé lors d’une conférence de presse que l’autorisation accordée à Emmanuel Gasana, ancien chef de la police et gouverneur de la province de l’Est, de quitter temporairement la prison pour participer au mariage de son fils en Uganda était légale. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une pratique courante où d’autres détenus ont également reçu une permission de sortie pour diverses raisons.

Selon Havugiyaremye, la permission accordée à Gasana respecte les dispositions légales, notamment l’article 27 de la loi de 2022 sur l’administration pénitentiaire, permettant à un détenu de sortir de prison pour, entre autres, comparaître devant un tribunal, recevoir des soins médicaux, participer à des travaux approuvés par la prison, ou pour toute autre raison validée par l’administration pénitentiaire.

Evariste Murenzi a précisé que Gasana avait bénéficié d’une permission de cinq jours à partir du 21 décembre 2023. Il a souligné que ce n’était ni le premier ni le dernier cas de permission de sortie accordée à un détenu, citant l’exemple de Vincent Sekimondo, qui a reçu une permission de deux jours pour assister aux funérailles de son parent et a passé la nuit en famille.

La décision a suscité des débats parmi les observateurs rwandais, certains questionnant si de telles permissions seraient également accordées à des individus en désaccord avec le gouvernement ou à ceux qui ne partagent pas l’idéologie du Front Patriotique Rwandais (FPR), au pouvoir. Un cas souvent mentionné est celui de Gen Frank Rusagara Kanyambo, à qui il a été refusé de parler à sa femme au téléphone avant son décès au Royaume-Uni.

Rappelons que Gasana a assisté au mariage de son fils, uni à la fille du général Kale Kayihura, ancien chef de la police ougandaise. Gasana est accusé de corruption et d’abus de pouvoir, des accusations qu’il rejette, affirmant que ses actions, bien que potentiellement erronées, ne constituaient pas des crimes mais relevaient de ses responsabilités en tant que gouverneur.

Cette affaire soulève des questions importantes sur l’application de la loi et les droits des détenus au Rwanda, dans un contexte où l’équité et la transparence de l’administration pénitentiaire sont scrutées de près tant au niveau national qu’international.