Incident de drone à l’aérodrome de Kavumu et la campagne de propagande du M23

Nord Kivu, 24 Janvier 2024- En plus des déclarations du M23 sur la destruction d’un drone des FARDC au niveau de Kibumba, information non encore confirmée par des sources indépendantes, un autre développement notable concerne un drone de la FARDC qui aurait été impliqué dans un incident à Kavumu, près de Bukavu.

Des informations circulant sur les réseaux sociaux, principalement diffusées par des partisans du M23 et du gouvernement rwandais, dépeignent une scène d’accident impliquant ce drone et une camionnette anti-incendie sur le terrain de l’aérodrome de Kavumu. Cet incident soulève des questions quant à la gestion et l’utilisation des équipements militaires dans cette région tendue, mais les détails restent flous et les rapports indépendants sont rares.

Par ailleurs, la situation est exacerbée par une campagne de propagande active menée par des supporters du M23 sur les réseaux sociaux. Ces campagnes semblent cibler non seulement les congolais en lutte contre le M23 mais aussi les figures de l’opposition rwandaise. Les comptes impliqués dans cette propagande, tout en glorifiant les actions du M23 et ses « Intare za Sarambwe » (lions de Sarambwe), s’attaquent également aux leaders régionaux en désaccord avec le président rwandais Paul Kagame. Ces attaques numériques, souvent dépourvues de vérification factuelle, constituent une extension du conflit sur le terrain numérique, influençant l’opinion publique et la perception internationale du conflit. On peut y ajouter la contre-propagande de certains partisans du gouvernement de Kinshasa qui n’hésitent pas eux aussi à propager des informations fantaisistes et invérifiables.

Dans le cadre de cette campagne de propagande, il est également rapporté que le M23 tente de démentir la mort de l’un de ses leaders, le Colonel Bahati, présumé tué lors d’un raid de drone. Des vidéos et des images circulent, présentant Bahati comme étant toujours en vie. Ces efforts visent à renforcer la structure administrative du M23 dans les zones qu’ils contrôlent, mais là encore, la vérification indépendante de ces affirmations est difficile.

En conclusion, la situation dans la région du Nord-Kivu, et plus largement dans les Grands Lacs africains, reste extrêmement complexe et volatile. Les informations doivent être traitées avec prudence et discernement, compte tenu des multiples sources d’informations et de la propagande active des différents acteurs impliqués.