La situation alarmante dans les provinces de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) a été au cœur d’un débat crucial au Parlement Européen, avec une intervention marquante de Jutta Urpilainen, Commissaire pour les Partenariats Internationaux, représentant le Haut Représentant/Vice-Président de l’UE, Josep Borrell.
Devant les membres honorables du Parlement Européen, la Commissaire Urpilainen a exprimé la profonde préoccupation de l’Union Européenne face à l’escalade militaire et à la flambée de violence dans l’est de la RDC. Cette situation a engendré de nouvelles vagues de déplacements massifs et a aggravé une situation humanitaire déjà précaire, avec une multiplication des violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international.
L’Union Européenne a réagi en renforçant sa réponse humanitaire, en allouant 100 millions d’euros pour l’année 2023. Cependant, la gravité de la crise et les besoins écrasants font que de nombreuses personnes vulnérables restent sans soutien.
La Commissaire a souligné l’importance d’une solution politique inclusive, rappelant une déclaration du Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, qui affirmait qu’il n’y avait pas de solution militaire à cette crise. Seul un dialogue politique inclusif, s’attaquant aux causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité et respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays de la région, pourrait mettre fin au cycle de violence et d’impunité.
L’UE réaffirme son soutien ferme aux processus de Luanda et de Nairobi, appelant à leur relance rapide et à l’application des feuilles de route existantes. Elle condamne également les actions de tous les groupes armés opérant dans l’est de la RDC, exigeant qu’ils cessent les hostilités et se désarment.
Un appel particulier a été lancé à tous les États de la région pour qu’ils cessent tout soutien, direct ou indirect, à ces groupes armés. En particulier, le Rwanda est exhorté à retirer immédiatement ses troupes de la RDC et à cesser tout soutien au M23, tandis que la RDC doit mettre fin à tout soutien aux Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et autres groupes armés.
La Commissaire Urpilainen a également condamné, en termes absolus, les discours de haine et la xénophobie, ainsi que les récits et politiques basés sur l’ethnie. Elle a exhorté tous les acteurs politiques et de la société civile à s’abstenir de tels discours et à intensifier les efforts contre ceux-ci.