Le Rwanda exprime des préoccupations quant à la situation en RDC et cherche des clarifications auprès des États-Unis

Kigali, Rwanda, 19 février 2024 – Le Rwanda a annoncé son intention de demander des clarifications aux États-Unis concernant des déclarations faites au sujet du conflit en cours dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Le gouvernement rwandais a exprimé ses préoccupations par le biais d’un communiqué officiel publié sur le site web du Ministère des Affaires étrangères. Il a souligné les divergences dans la réponse internationale, critiquant particulièrement la négligence des accords de Luanda et de Nairobi visant à favoriser la paix en RDC. Ces accords, atteints à Luanda, Angola, et à Nairobi, Kenya, étaient conçus pour aborder le conflit et promouvoir la stabilité dans la région.

Le Rwanda accuse le gouvernement de la RDC d’escalader les opérations militaires dans la province du Nord-Kivu, ciblant les rebelles du M23 et les civils tutsis congolais, violant ainsi les accords de paix. La déclaration rwandaise pointe du doigt la collaboration entre la RDC et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).

Le gouvernement rwandais affirme que les actions de la RDC ne violent pas seulement les efforts de paix régionaux, mais mettent également en danger la sécurité nationale rwandaise en favorisant un environnement de discours haineux, de discrimination ethnique et de violence. Il accuse la RDC d’intégrer des éléments du FDLR dans ses forces armées.

La déclaration du Rwanda fait également référence à une annonce récente du Département d’État des États-Unis datée du 17 février 2024, que Kigali prétend déformer la situation et contredire les engagements diplomatiques antérieurs. Le Rwanda cherche à comprendre si cette déclaration américaine indique un changement soudain de politique ou un désalignement au sein de ses départements.

De plus, le Rwanda rappelle la désignation par les États-Unis du FDLR comme organisation terroriste suite au meurtre de huit touristes, dont deux Américains, et remet en question la crédibilité des États-Unis en tant que médiateur dans la région des Grands Lacs. Ce scepticisme est alimenté par la libération et la réinstallation en Australie d’anciens membres de l’ALIR, qui ont été acquittés par un tribunal américain sur la base de preuves ADN et d’allégations de torture par les services de renseignement rwandais. Le massacre de Bwindi, attribué au renseignement rwandais pour internationaliser la condamnation de l’ALIR, est cité comme preuve de la manipulation des perceptions internationales par le Rwanda.

Cet appel à la clarification du Rwanda intervient au milieu d’accusations de la RDC et d’autres observateurs internationaux sur le soutien du Rwanda au groupe rebelle M23, une accusation que le Rwanda nie, encadrant le conflit comme un problème interne de la RDC qui devrait être résolu au niveau domestique.