Les FDU condamnent les conditions inhumaines et dégradantes de détention du journaliste CYUMA Hassan

Cyuma Hassan

Le parti FDU-Inkingi dénonce et condamne fermement les terribles conditions de détention imposées au journaliste indépendant NIYONSENGA Dieudonné, alias Cyuma Hassan.

C’est avec amertume et indignation que les FDU-Inkingi ont appris que depuis le 11 novembre 2021, date de son arrestation, le journaliste NIYONSENGA Dieudonné, a été placé dans une cellule d’isolement de la prison, dans de terribles conditions d’enfermement qui l’ont rendu malade et amaigri, sans pouvoir avoir de contacts, sans lumière du jour et où tout lui est refusé, même les visites. Par exemple , son papa qui lui apportait le 25 novembre 2021 une Bible n’a pas été autorisé à la lui remettre et s’est lui-même retrouvé emprisoné pour quelques jours!

Les FDU-lnkingi prennent à témoin la Communauté Internationale face à ce nouveau cas de violations graves des Droits de l’Homme auxquelles se livre trop régulièrement le régime du président rwandais Paul Kagame ; Droits de l’Homme qui sont violés jusqu’en prison où les détenus sont torturés physiquement, moralement et spirituellement.

Nous lançons particulièrement un cri d’alarme à Amnesty International , à Human Rights Watch et à la Croix Rouge Internationale pour qu’ils se saisissent directement de ce cas avant qu’il ne soit trop tard compte tenu d’innombrables  antécédents malheureux, souvent mortels, qu’on a connu dans les prisons rwandaises ces derniers temps.

Pour rappel, le 11 novembre 2021, le directeur de la Web télévision ISHEMA TV, Monsieur Niyonsenga Dieudonné, alias Cyuma Hassan, a été condamné par la Haute Cour de Kigali à sept ans de prisons et 5.000.000 FRW d’amende, une peine qualifiée de « lourde, arbitraire et aberrante » par Reporters Sans Frontières . Le jugement mentionne qu’il a été condamné pour « falsification de documents », « exercice illégal de la profession de journaliste », « entrave à des travaux publics » ainsi que pour « avoir humilié des officiels de l’Etat » alors que cette dernière infraction n’existe plus dans le code pénal rwandais depuis 2019 ! Et poussant l’aberration de la procédure judiciaire à son comble, le 16 novembre 2021, le parquet a annoncé sur son compte Twitter avoir interjeté appel de la condamnation afin de « corriger l’erreur » !!

Le cas de NIYONSENGA Dieudonné illustre clairement la manière dont le système judiciaire rwandais est utilisé sans aucun scrupule et de manière grossière comme outil d’oppression par le régime dictatorial du Front Patriotique Rwandais (FPR) pour se maintenir de force au pouvoir depuis 27 ans.

Les ennuis de ce célèbre journaliste ont commencé au début de l’année 2020, lors de la cérémonie d’enterrement du défunt chanteur de gospel Kizito Mihigo, lorsqu’il fut le seul à révéler que le corps de Kizito portait des blessures très suspectes sur les tempes, contredisant alors de manière flagrante la version officielle selon laquelle la victime s’était pendue à l’aide de draps de lit dans sa cellule de prison.

Le journaliste avait également publié sur sa chaîne YouTube des témoignages d’habitants du quartier « Bannyahe », un quartier dont la ville de Kigali essaye depuis plusieurs années d’expulser les habitants, les uns affirmant avoir été tabassés, les autres torturés. Plusieurs femmes avaient d’ailleurs déclaré avoir été violées par des militaires rwandaisen plein confinement dû à la pandémie du Covid-19.

Par la suite Monsieur NIYONSENGA Dieudonné a été arrêté sous prétexte de « non-respect des mesures de confinement » avant d’être maintenu en détention pour « falsification de documents », « exercice illégal de la profession de journaliste » et « entrave à des travaux publics. »

Le 11 mars 2021, après près d’un an de détention préventive, NIYONSENGA Dieudonné a finalement été acquitté de toutes les charges pesant contre lui, le juge de première instance ayant estimé qu’aucune accusation portée contre lui n’était fondée et ayant ordonné sa libération sur-le-champ. Dès sa libération, NIYONSENGA Dieudonné a repris son travail de reporter-journaliste, en concentrant essentiellement ses reportages sur la mise en lumière de la misère populaire que le régime de Kigali, adepte de la falsification des chiffres sur le bien-être des rwandais, voudrait continuer à cacher au monde. NIYONSENGA Dieudonné avait d’ailleurs baptisé sa chaîne YouTube « Imboni ya Rubanda » c’est-à-dire « prunelle du Peuple ». Tout un symbole.

Preuve que le régime de Kigali avait prémédité de le neutraliser, quelques minutes à peine après sa condamnation du 11 novembre 2021, sa maison était déjà prise d’assaut par un nombre ahurissant de policiers venus l’arrêter. Tout cela a pu être filmé et suivi en direct sur YouTube grâce aux caméras de surveillance que NIYONSENGA Dieudonné avait installées dans et autour de sa maison ainsi que par l’appel téléphonique qu’il a pu donner à un autre journaliste juste avant l’assaut.

Pour un régime qui fonde son pouvoir sur la violence, le mensonge et la dissimulation, un journaliste comme NIYONSENGA Dieudonné, dont la chaîne YouTube Ishema TV  cumulait plus de 15 millions de vues, et qui révèle les abus du pouvoir et la misère du peuple, était une cible à abattre.

Comble du ridicule, le 25 novembre 2021, le père de NIYONSENGA Dieudonné et un groupe de trois jeunes qui l’accompagnaient ont été arrêtés et emprisonnés pendant trois jours , alors qu’ils allaient simplement lui rendre visite en prison. Il a été reproché au père, un homme d’un certain âge, d’avoir tenté de prendre des photos de la prison! Ils n’ont été libérés que le 27 novembre 2021 et nombre de leurs effets ainsi que leurs pièces d’identité seraient toujours détenus par les agents de la prison.

Par ailleurs, l’emprisonnement du journaliste NIYONSENGA Dieudonné, alias Cyuma Hassan, est survenu dans un climat d’une vague d’arrestations qui frappe divers acteurs de la liberté de presse et d’opinion et des défenseurs des droits civiques et politiques au Rwanda, dont notamment un autre journaliste youtubeur bien connu, Monsieur NSENGIMANA Théoneste, propriétaire de la chaîne YouTube UMUBAVU TV.

Les FDU-Inkingi condamnent avec toute leur énergie ces arrestations qui visent à continuer à museler la presse et la liberté d’expression, dans la continuité du régime de terreur instauré par le FPR depuis sa prise du pouvoir par la force il y a 27 ans, alors que les rwandais continuent de réclamer haut et fort la liberté de la presse, la liberté d’expression et l’ouverture de l’espace politique.

Les FDU-Inkingi estiment que ces manœuvres visent à intimider et à vouloir faire taire les voix qui dénoncent les abus de pouvoir du FPR. Nous demandons au peuple rwandais de rester calme et de poursuivre inexorablement sa lutte pour le recouvrement de ses droits fondamentaux.

Les FDU-Inkingi demandent à la Communauté Internationale, particulièrement aux pourvoyeurs de fonds du régime de Kigali de prendre toutes les mesures possibles pour arrêter de soutenir et renforcer un régime excessivement dangereux vis-à-vis de son propre peuple.

Les personnes détenues pour motifs politiques, dont les journalistes et les défenseurs des droits, doivent être libérées ; et tant qu’elles sont encore en prison, elles doivent bénéficier des conditions qui respectent la dignité humaine, sans subir ni torture ni autres traitements dégradants.

                               Fait à Toulouse, le 13 janvier 2022

RWALINDA Pierre Célestin

Secrétaire Général des FDU-Inkingi.

FDU-Communiqué-conditions-détention Niyonsenga-Cyuma-Hassan

1 COMMENT

  1. Les discours sont inopérants à l’endroit des auteurs des méfaits. Seule une action effective et visible peut les inquiéter.
    Exemple d’action:
    1/ lister, par ordre de responsabilité, les auteurs des méfaits à savoir crimes et délits contre les Rwandais;
    2/ les désigner nommément
    3/ engager une action judiciaire à leur endroit après des juridictions où résident les auteurs des plaintes.
    Qui peut légitimement et légalement ester en justice à l’encontre des auteurs de crimes et délits contre les Rwandais dont ceux cités dans cet article?
    Les associations des Rwandais résidant dans les Etats de droit et démocratique notamment, le Canada, les USA, la France , la Belgique , le Royaume Uni, l’Australie et autres.
    Sur le plan pratique, il n’y a aucun problème quant aux dépôts des plaintes. Il en est de même s’agissant de la commission des avocats. Le problème est, me semble-t-il celui des honoraires des avocats. Il faut que les Rwandais de l’extérieur sachent ce qu’ils veulent concrètement.
    Muhoza Marie-Michèle , ex-porte parole du RIB est directement impliquée dans l’assassinat de Kizito Mihigo. Pourtant, elle vit au Canada et n’a jamais été inquiétée outre mesure par la justice canadienne pour les crimes dont elle est présumé impliquée dont celui de Mihigo Kizito parce qu’aucune plainte n’a été déposée auprès d’un tribunal canadien contre elle pour assassinat de Kizito Mihigo et autres (notoirement connus à l’époque où elle était porte-parole du RIB ou la police politique du régime impliqués dans plusieurs crimes contre les Rwandais). Le Canada est un Etat de droit et démocratique. Muhoza Marie-Michelle aura une justice équitable si une plainte est déposée à son encontre. Parler c’est bon mais agir efficacement et effectivement c’est encore mieux.

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