Les FDU-Inkingi dénoncent la dictature de Paul Kagame au Rwanda

Communiqué de presse

 La récente annonce du général Paul Kagame de briguer un quatrième mandat présidentiel est une nouvelle fois la manifestation flagrante de son refus d’ouvrir le Rwanda à la démocratie et de sa volonté de rester au pouvoir à vie. Depuis sa prise du pouvoir militaire en 1994, le Front Patriotique Rwandais (FPR), mouvement politico-militaire sous les ordres de Paul Kagame, a mis en œuvre une stratégie claire pour éliminer l’opposition de manière systématique et par tous les moyens, en recourant à l’intimidation, à l’emprisonnement, à la torture et aux assassinats sauvages.

Le monde en est témoin. En 2003, alors que le pays espérait une transition pacifique, des figures clés de l’opposition comme Monsieur Twagiramungu Faustin et le Dr Niyitegeka Théoneste ont été ciblées, l’un contraint à l’exil et l’autres emprisonné pendant 15 ans.

Lors des élections de 2010, le régime de Paul Kagame n’a pas hésité à recourir aux assassinats brutaux en plus des emprisonnements comme moyens de répression envers l’opposition. André Kagwa Rwisereka, vice-président du Green Party, a été retrouvé décapité, tandis que d’autres candidats aux présidentielles comme Madame Victoire Ingabire, alors présidente des FDU-Inkingi, et Me Ntaganda Bernard, ont été condamnés à de longues peines de prison, y passant respectivement 8 ans et 4 ans dans des conditions inhumaines.

La Constitution de 2003 avait établi une voie pour une transition démocratique, mais à l’approche de la fin de son deuxième mandat, en 2015, le général Kagame a annihilé tous les espoirs démocratiques en modifiant la constitution pour s’accorder la possibilité de rester président à vie.

Aux élections présidentielles de 2017, l’histoire se répétait. La candidate Diane Rwigara, avec son courage et sa détermination, s’est retrouvée, avec sa famille, emprisonnée et empêchée ainsi de concourir. Les membres de notre propre parti, le FDU-Inkingi, n’ont pas été épargnés. Jean Damascène Habarugira, Anselme Mutuyimana et Syldio Dusabumuremyi, pour ne citer que quelques-uns, ont été éliminés brutalement. Notre vice-président, Boniface Twagirimana, est porté disparu depuis 2019, et tout laisse croire qu’il a aussi été assassiné.

Nous, les Forces Démocratiques Unifiées, appelons la communauté internationale à soutenir l’opposition rwandaise pour l’élection de 2024 afin que toute l’opposition puisse faire campagne et présenter des candidats sans qu’ils soient emprisonnés, torturés ou tués par le régime de Paul Kagame. Il est temps que la communauté internationale prenne des mesures fortes contre les persécutions de l’opposition par le régime de Paul Kagame. Le peuple rwandais mérite une démocratie authentique, la liberté d’expression et le droit à l’alternance politique comme tous les peuples libres du monde.

Il y a exactement 62 ans, le 25 septembre 1961, l’ONU a permis l’organisation d’un référendum démocratique au Rwanda, permettant au peuple rwandais de choisir librement ses dirigeants entre la monarchie et la république. Si cela a été possible en 1961, cela doit à nouveau pouvoir être envisagé en 2024 pour permettre à la démocratie de revenir au Rwanda. L’instauration et la protection de la démocratie contre les régimes dictatoriaux est de la responsabilité de l’union des nations.

Fait à Bruxelles, le 25 septembre 2023.

Pour les Forces Démocratiques Unifiées – FDU-Inkingi,

Placide Kayumba

Président des FDU-Inkingi.