Rwanda : A Kigali le CHOGM piétine les valeurs du Commonwealth et renforce les pouvoirs répressifs de Paul Kagame

COMMUNIQUE

Le sommet du CHOGM s’est tenu à Kigali du 20 au 27 juin 2022. En prévision de ce sommet, plusieurs acteurs politiques et de la société civile, nationaux et internationaux, ont demandé avec insistance que la question du respect des valeurs du Commonwealth soit clairement examinée au cours de ce sommet, en ce qui concerne le Rwanda qui avait en plus la qualité de pays hôte.

En effet, il est avéré que le Rwanda, pays hôte du sommet CHOGM, s’est taillé une très mauvaise réputation en matière de respect des Droits de l’Homme, de démocratie, de liberté d’expression, de liberté de presse, etc

Les cas de persécution sont nombreux et fréquents envers les opposants politiques, les citoyens activistes des droits de l’Homme et les journalistes critiques : assassinats, kidnappings, disparitions forcées, emprisonnements arbitraires, torture, procès injustes et inéquitables, traitements inhumains et dégradants, harcèlement, exécutions sommaires, enfermement dans des camps de concentration, etc

Tout ceci amène à la conclusion que le Rwanda ne respecte pas du tout les valeurs universelles reconnues et acceptées par chacun des membres de du Commonwealth.

Le sommet de Kigali a totalement ignoré cette question, comme si rien de grave ne se passait au Rwanda, allant ainsi jusqu’à confier au Rwanda la présidence de l’organisation pour les deux années à venir. 

Les droits civils élémentaires du peuple Rwandais ont été bafoués par le CHOGM : le sommet du silence.

Par exemple, la condition des prisonniers politiques et des activistes des droits de l’Homme ou des journalistes emprisonnés n’a pas été abordée alors que nombre d’entre eux ont publiquement dénoncé des cas de torture et de maltraitance sérieux. De son côté, le gouvernement rwandais, pour cacher ces malheureux, avait interdit toute visite aux prisonniers durant le CHOGM, prétextant des travaux d’hygiène dans tous les établissements pénitentiaires du pays, tombant comme par hasard au même moment que le CHOGM.

Les valeurs du Commonwealth seraient-elles donc de beaux mots creux qui peuvent ainsi être ignorées ? En admettant le Rwanda comme membre et en lui confiant sa présidence, le Commonwealth aurait-il renié ses valeurs pour rester en définitive « sans valeurs » ? Que peuvent encore attendre de cette organisation les peuples des pays membres ?

Les propos du dictateur Paul Kagame, devenu « Chair Person in office » du Commonwealth pour les deux prochaines années, tenus au cours de la conférence de presse de clôture du sommet, ont fait froid dans le dos et ne laissent aucun doute sur le fait qu’il n’a aucune considération pour les droits universels de l’Homme.   Comme tout dictateur, il a déclaré qu’il avait ses propres valeurs et qu’il ne reconnaissait pas les valeurs définies par d’autres personnes. Les valeurs universelles de démocratie, de paix, de liberté, de justice et des droits humains fondamentaux ont ainsi été mises sous le paillasson du Commonwealth et piétinées allégrement par Monsieur Paul Kagame.

Paul Kagame a eu tort de traiter les leaders de l’opposition, Madame Victoire INGABIRE Umuhoza et Monsieur Paul RUSESABAGINA, de criminels.

Paul Kagame s’en est pris au cours de cette même conférence de presse à ses opposants politiques, à savoir Madame Victoire INGABIRE Umuhoza et Monsieur Paul RUSESABAGINA, les accusant d’être des criminels alors que tout le monde sait très bien que Monsieur Paul RUSESABAGINA n’a pas bénéficié d’un procès juste ni  équitable et que Madame Victoire INGABIRE Umuhoza a eu gain de cause auprès de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (Arusha – Tanzanie) qui a jugé que ses droits ont été bafoués par la justice rwandaise et qui a condamné l’État rwandais à lui verser des dommages.

Entendre ainsi Paul Kagame ne présage rien de bon pour la suite car il confirme son acharnement envers ses opposants politiques. Les Rwandais seront piétinés de plus belle et leur situation ne fera que s’empirer au cours de sa présidence du Commonwealth. Cette organisation aura ainsi servi de levier pour renforcer la dictature rwandaise.

Le deal des migrants entre le Rwanda et le Royaume-Uni est un trafic d’êtres humains.

En revenant sur le deal entre le Rwanda et le Royaume-Uni, Paul Kagame a fait comprendre qu’il s’agit d’une opération humanitaire destinée à redonner de la dignité aux migrants. Bien que ce deal soit décrié comme une politique inhumaine et cruelle par divers acteurs rwandais, anglais et internationaux, les deux protagonistes s’entêtent à vouloir le poursuivre, ce qui laisse entrevoir d’autres intérêts cachés. En particulier pour le Rwanda, l’appât du gain (120 millions de £) amène les autorités rwandaises à promettre aux migrants ce qu’ils ne sont même pas capables d’offrir aux Rwandais de la classe moyenne : emploi, soins médicaux, études etc… Ce deal entre le Rwanda et le Royaume-Uni devrait aussi interroger les pays membres du Commonwealth au sein duquel ce genre de pratiques inhumaines ne devraient pas être toléré.

Le régime de Paul Kagame est une dictature féroce qui cache mal sa vraie image.

S’il y a une chose positive qui est sortie du CHOGM qui s’est tenu à Kigali du 20 au 27 juin 2022, c’est d’avoir permis à ceux qui en doutaient encore de voir la terreur avec laquelle le dictateur Paul Kagame verrouille la population rwandaise. En témoignent les divers écrits de presse tels que l’article de TV5Monde : Rwanda: Kigali brille pour le Commonwealth, mais tout le monde ne participe pas à la fête (TV5monde).

Tout en écartant loin des regards la population la plus pauvre et tout ce qui pourrait venir ternir son image, la ville de Kigali a soigné le décor de la conférence. Seules les personnes averties peuvent comprendre à quel point le régime est construit sur le mensonge et sur une présentation soignée qui cache les crimes et le terrorisme que l’État exerce sur la population. Les visiteurs doivent savoir que la propreté des rues à Kigali a un prix : très souvent ce sont des vies brisées à jamais.

Conclusion 

Le parti politique FDU-Inkingi déplore que le sommet du CHOGM de Kigali ait été un lieu de reniement des valeurs du Commonwealth. Son silence sur les abus commis par le régime de Kigali laisse le peuple rwandais à son triste sort et à la cruelle réalité des souffrances quotidiennes. Concrètement, que peut attendre le peuple rwandais de cette organisation sinon que de beaux mots vides de substance ? Le Commonwealth serait-il un club de business qui ne se soucie pas du bien-être de ses peuples ?

Le parti FDU-Inkingi recommande que l’organisation du Commonwealth se ressaisisse et revienne à ses valeurs humaines et constructives pour l’Homme et la société humaine. Sans cela, le Commonwealth et ses leaders perdraient toute crédibilité.

Le parti FDU-Inkingi attire l’attention sur la gravité de la situation au Rwanda et sur des conséquences de la passivité et du silence complice du Commonwealth sur ces questions cruciales impliquant la vie de millions de Rwandais qui vivent sous le joug de la dictature de Paul Kagame, qui sont acculés et dont l’avenir est incertain.

Fait à Bruxelles, le 29 juin 2022

Pour les Forces Démocratiques Unifiées

Eugène NSAZIMANA

Commissaire chargé de l’Information et à la Communication