RWANDA: Une économie tributaire de la dette!

Par RUGEMINTWAZA Erasme

Le Rwanda est un pays qui est connu pour ses rapports qui montrent que sa croissance économique est parmi les meilleures du monde. Mais l’analyse de la vie réelle reflète une réalité abasourdissante : Un pays où plus de 3,5 millions rwandais soit 30%  de la population ne mangeait qu’une seule fois avant Covic-19, une population dont 38% des enfants ont des maladies suite à la malnutrition, une jeunesse en chômage sans aucune politique d’emploi, une population galopante avec plus de 500 habitants/km2 et sans aucune politique en la matière!  Dr. Kayumba Christopher, un politicien qui vient de créer un parti politique, fait le point sur cette économie moribonde dont seuls les rapports « techniqués » rendent meilleure en Afrique.

L’analyse de Kayumba semble trouver le centre d’intérêt sur le constat très amer de l’endettement du Rwanda : Pourquoi entre 2019 et actuellement la dette étrangère s’est-elle exponentiellement accrue? Et surtout où est  cet argent ? Car si  les dettes seraient bien utilisées pour la relance économique, l’économie du pays serait en bonne situation, ou si s’était pour la relance industrielle, le secteur serait opérationnel ? Car en fait  en 2019 la dette était de 58,1% mais actuellement la dette est de 76.20%.

Dr. Kayumba Christopher dans un langage très limpide et compréhensible, analyse  l’économie du Rwanda. Il trouve que  l’endettement rentre dans les problèmes visibles, globaux de l’économie et trouve que le quotidien rwandais est caractérisé par une économie délabrée, une pauvreté grandissante de la masse paysanne, le chômage, l’offre et la demande qui faiblit avec des prix qui flambent sans cesse jusqu’à ce que les gens ne mangent plus suffisamment. En un mot l’économie du pays est en mal.

Est- ce que la situation ne serait pas la conséquence  du covid-19 ? Avec un peu d’ironie Dr. Kayumba Christopher donne l’exemple anecdotique d’un homme qui rentre à la maison et trouve que sa famille n’a pas à manger. Est-ce que notre homme peut dire à sa femme et enfants, que les ménages voisins  n’ont pas eux aussi de nourriture? Absolument non! Cette politique fatale de se rendre et ne rien faire en disant que les autres ont les mêmes problèmes  n’est pas bon. Certes, le covid-19 a empiré la situation, mais il y a des économies qui essayent de s’en sortir, le Rwanda n’a qu’a les imiter.

Si on analyse les piliers fondamentaux de l’économie ont trouve que l’économie du Rwanda est bien en panne.

  • Le PIB en chute libre 

Le Rwanda enregistre une décroissance sans précédent du PIB. En effet, avant Covid-19, les rapports « techiqués » montraient que la croissance annuelle de l’économie rwandaise  était de 6 a 7%, mais dernièrement la Banque Mondiale a fait savoir que le  PIB a connu  dans une seule année de Covid-19, une décroissance de 16%. Ce qui est très horrible! Les économistes montrent très bien que le Rwanda a  une orientation politique d’investir dans des services qui sont facilement affectés par le Covid-19 : c’est en fait le tourisme avec les services y relatifs tels que les hôtels, le transport aérien qui ont beaucoup souffert des mesures de confinement. On note que les pays comme l’Ouganda qui ont investi dans l’agriculture n’ont pas beaucoup chuté comme le Rwanda. Aussi peut-on dire que cette politique d’investissement du Rwanda dans les services de haute gamme ne font que créer une grande fosse entre les nantis du pouvoir et la masse populaire. Une bonne politique d’investissement au Rwanda devrait s’orienter dans l’agriculture.

  • La dette étrangère qui s’accroît

Le problème que Dr. Kayumba Christopher soulève beaucoup est celui de la dette étrangère qui trahit bien d’incohérences. Dr. Kayumba va jusqu’à dire qu’il  faut un dialogue national pour discuter de cet endettement qui donne à penser. En fait la dette était de 58.1% en 2019, mais aujourd’hui la dette est de 76,2% ! Un surendettement qui laisse tout un chacun ébahi d’autant plus qu’il n’y a pas de traces de cet argent.  Car l’économie marche toujours au point mort et le secteur privé ne se relève jamais! Les économistes disent naturellement qu’au-dessus de 50% d’endettement on parle déjà de crise. Et Kayumba de se demander, comme tout le monde, où a pu passer cet argent?  Ce problème me fait repenser aux 100 millions d’euros donnés par  la France au Rwanda en 2020 pour soutenir la lutte contre le Covid-19. Cette somme colossale n’a pas laissé de trace  car elle n’a pas résolu le problème des vaccins jusqu’à attendre, encore une fois, la bonté de Macron pour donner la deuxième dose du vaccin!

  • La pauvrette qui parle

Malgré ces dettes, la pauvreté s’est inexorablement augmentée de 5,1% dans cette seule année de Covid-19, soit 550 milles nouvelles personnes pauvres. Cette pauvreté se traduit dans le manque de nourritures suffisantes pour de millions de ménages : on estime que 3,5 millions de rwandais ne mangent plus à satiété et que 38% des enfants sont malnutris. Le pouvoir d’achat est trop bas, la classe moyenne des agents de l’état, comme des enseignants, est en difficulté parce que prix ont flambé alors qu’il n’y a pas augmentation de salaire. Les enfants sont régulièrement chassés pour manque de minerval

  • Le chômage criant

Le chômage  est passé de 13% à 22%. Ce chômage a des répercussions socio-économiques graves. Certains jeunes ménages sont détruits.  Quelques employeurs connaissent des procès avec les employés suspendus. Ainsi par exemple le journal « Imvaho Nshya » reste avec 5 journalistes è la place de 18, les 13 suspendus sont en procès contre lui.

  • Des esquisses de recommandations 

Pour faire face à ces problèmes économiques très complexes, le pouvoir de Kigali doit d’abord expliquer aux rwandais l’utilisation des bagatelles d’argent qui lui sont octroyées comme dettes ou aides mêmes si ces dernières sont très rares.

Le plan de relance économique n’a rien fait, car en fait 100 milliards sont trop peu pour relancer l’économie d’un pays dont l’orientation économiques était les services. Ainsi pour relancer l’économie rwandaise il faut que le budget soit utilisé pour la production de l’argent et de l’emploi. Ce qui demande de changer la situation actuelle où seulement 50.2% u budget est utilisé pour le développement alors que 49.8% reste dans l’utilisation des affaires courantes. Il faut alors un bon pouvoir d’achat des individus, car augmenter le pouvoir d’achat implique automatiquement l’augmentation de l’économie du pays.

Dans les rapports de l’Office de l’Auditeur Général (AOG), on a remarqué qu’il y a une mauvaise utilisation de plus de 5 milliards de francs. Se serait pire alors de demander des dettes du pays pour enfin être gaspillées. L’OAG devrait commencer à faire des poursuites  des  gestionnaires des budgets des institutions.

Il faut aussi penser au programme d’austérité. Il est en faite très aberrant d’entendre qu’un pays surendetté comme le Rwanda se donne le loisir  d’augmenter de 9.8% de budget comme cela a été observé cette année fiscale 2020-2021 pendant laquelle le budget a été majoré de 9.8% que le précédent

Conclusion

La dette est tout à fait normale pour les pays pauvres ; ce qui n’est pas bon c’est le surendettement comme celui du Pays des Milles Collines, le Rwanda qui atteint  actuellement des proportions inouïes. Prendre  une dette de 76,2% de la valeur du PIB, c’est vendre le pays surtout quand les réalisations sont timides. Dr. Kayumba Christopher a bien analysé l’économie rwandaise  et demande les explications au gouvernement du FPR sur le surendettement. Il proposait désormais le recadrage de l’investissement du Rwanda qui doit  s’orienter dans l’agriculture qui est d’ailleurs profitable aux citoyens et non aux multinationales seules qui semblent avoir acheté le pays. Même si le dialogue sur ce surendettement et d’autres problèmes économiques n’est pratiquement pas possible, la  révision du budget pour que l’enveloppe pour le développement soit plus importante que la ligne des affaires courantes est recommandée. Le FPR ne doit pas  se leurrer, les dettes qu’il prend concerne tous les rwandais et doit être bien utilisé pour le bien de tous,  car comme la nation est pour tous, la dette aussi est pour tous!