Le Canada devrait prendre des sanctions contre des officiels du régime de Kagame
MONTRÉAL, le 20 févr. 2021 /CNW Telbec/ – Des ressortissants rwandais vivant au Canada font pression sur le gouvernement canadien afin qu’il adopte des mesures immédiates contre des officiels rwandais accusés d’être responsables de violations massives des droits de la personne qui sévissent dans ce pays. L’initiative vient du Congrès rwandais du Canada qui a adressé cette semaine une lettre au ministre des affaires étrangères, l’Honorable Marc Garneau, lui demandant d’exercer un leadership à l’échelle internationale pour que des sanctions sévères soient prises à l’encontre des principaux chefs militaires et responsables politiques du régime rwandais réputés avoir joué un rôle dans les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, les détentions arbitraires et plusieurs morts en détention. Sont souvent cités, entre autres, le général James Kabarebe (conseiller de Paul Kagame), le Colonel Jeannot Ruhunga(Secrétaire général du Bureau d’investigation du Rwanda), Dan Munyuza (inspecteur général de la police rwandaise), le Général Joseph Nzabamwita (chef du service de renseignements), Jean-Damascène Bizimana (Président de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide) et Johnson Busingye (ministre de la justice).
L’arrestation cette semaine de madame Yvonne Idamange, une jeune mère de quatre enfants, très critique du pouvoir de Kagame ainsi que la disparition préoccupante d’un jeune prodige et poète rwandais ont constitué l’élément déclencheur de la démarche du Congrès rwandais du Canada. Les deux événements ont lieu au moment où l’on commémore à travers le monde le premier anniversaire du meurtre du chanteur Kizito Mihigo (assassiné dans sa cellule le 17 février 2020). Tout cela arrive également au moment où s’ouvre le procès de Paul Rusesabagina. Rendu célèbre par le film « Hôtel Rwanda » et opposant au régime de Kagame, Paul Rusesabagina a été kidnappé par les autorités rwandaises qui l’accusent d’actes de terrorisme. Le Parlement européen vient de voter une résolution condamnant cette arrestation illégale et demandant une enquête internationale du cas Rusesabagina.
En janvier dernier, lors de l’Examen périodique universel qui s’est tenu au Conseil des droits de l’homme à Genève, plusieurs pays ont pointé du doigt le bilan catastrophique du Rwanda en matière des droits de la personne. Et plus récemment encore, l’ONG Freedom House a révélé comment le pouvoir rwandais est devenu l’un principaux acteurs de la répression des opposants non seulement à l’intérieur mais aussi à l’étranger, y compris au Canada. Tous ces faits nous amènent à exprimer nos très vives préoccupations quant à la situation actuelle des droits de la personne et à l’avenir particulièrement sombre du pays. Si rien n’est fait, le Rwanda se dirige inévitablement vers une autre hécatombe. Le Congrès rwandais du Canada est convaincu que le Canada peut et doit intervenir pour changer la trajectoire prise par un régime qui s’enlise dans la dictature.
SOURCE: Congrès Rwandais du Canada (CRC)
Renseignements: Pierre-Claver Nkinamubanzi, Ph.D., Président, Congrès rwandais du Canada., Téléphone : 514 515-4406