Tensions Manifestes entre les Délégations du Rwanda et de la RDC au Conseil de Sécurité de l’ONU

Lors de la récente session du Conseil de sécurité des Nations Unies tenue à New York le 15 mars 2024, un climat de tension palpable s’est installé entre les représentants de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Cet échange houleux s’inscrivait dans le cadre des discussions sur la situation conflictuelle persistante dans l’est de la RDC, mettant en lumière les relations tendues et complexes entre les deux nations voisines.

Zénon Mukongo, l’envoyé de la RDC, n’a pas hésité à pointer du doigt le Rwanda, l’accusant de soutenir le groupe rebelle M23 actif dans l’est de la RDC. Il a plaidé pour que le Conseil de sécurité de l’ONU impose des sanctions contre le Rwanda, arguant de l’utilisation d’armements sophistiqués par les forces rwandaises sur le sol congolais. Mukongo a insisté sur la nécessité pour le Rwanda et le M23 de se retirer de la RDC afin de favoriser une résolution pacifique et durable du conflit.

En réponse, Ernest Rwamucyo, représentant le Rwanda, a critiqué les investissements massifs de l’ONU dans la mission de maintien de la paix MONUSCO, sans parvenir à améliorer la situation sécuritaire en RDC. Il a également évoqué les discours de haine et les risques de génocide contre les Tutsis congolais, appelant la communauté internationale à agir pour éviter une telle tragédie. Rwamucyo a dénoncé la collaboration entre les forces armées congolaises et le groupe FDLR, hostile au Rwanda, soulignant la nécessité de désarmer ce dernier.

Ce dialogue tendu reflète les défis diplomatiques et sécuritaires auxquels sont confrontés la RDC et le Rwanda, ainsi que la communauté internationale, dans leurs efforts pour stabiliser la région. Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leur préoccupation face à l’escalade de la violence et ont encouragé les pourparlers entre toutes les parties impliquées. Ils ont salué les initiatives de médiation, notamment celles du président angolais João Lourenço, tout en soulignant l’importance de trouver des solutions politiques pour assurer une paix durable dans la région des Grands Lacs.

La réunion s’est achevée sans résolution concrète, laissant les tensions entre le Rwanda et la RDC au premier plan de la scène internationale. Ce moment critique souligne la nécessité d’une action coordonnée et d’une diplomatie active pour résoudre les conflits dans l’est de la RDC et promouvoir la sécurité et la stabilité régionales.