Gaza et l’élection de Julia Sebutinde en tant que vice-présidente de la Cour Internationale de Justice

Le 6 février 2024, la juge Julia Sebutinde, originaire de l’Ouganda, a été élue vice-présidente de la Cour Internationale de Justice (CIJ) à La Haye, Pays-Bas. Cette nomination constitue un moment notable au sein de la communauté juridique internationale, en raison de la carrière distinguée de Sebutinde et de sa position unique sur plusieurs questions clés récemment mises en avant dans le droit international.

Juge reconnue dans le domaine du droit international, Sebutinde est célèbre pour ses positions principielles et souvent singulières sur des sujets controversés. Un exemple récent de son autonomie a été son refus d’endosser des mesures d’urgence contre Israël, demandées par l’Afrique du Sud, dans le contexte du conflit à Gaza. Elle fut la seule juge parmi les 17 membres du banc de la CIJ à voter contre les six résolutions adoptées par la cour dans une affaire qui exigeait d’Israël de prendre des mesures pour prévenir des activités génocidaires.

Sa décision a attiré l’attention internationale, divergeant de l’opinion majoritaire qui soutenait la mise en œuvre de mesures immédiates telles que demandées par l’Afrique du Sud dans le procès. Cette divergence n’a pas seulement mis en lumière son raisonnement judiciaire indépendant mais a également suscité un débat sur le rôle des juges individuels dans l’environnement axé sur le consensus de l’adjudication internationale.

Le gouvernement de l’Ouganda s’est publiquement distancé de la décision de la juge Sebutinde, indiquant une différence de perspective entre sa position et celle de la nation d’Afrique de l’Est sur le conflit de Gaza. Cette situation a déclenché des discussions sur les plateformes de médias sociaux, certains se demandant pourquoi elle a choisi de ne pas soutenir les mesures proposées par l’Afrique du Sud.

Malgré la controverse, la CIJ a annoncé mardi que la juge Sebutinde avait été élue vice-présidente de la cour pour un mandat de trois ans, témoignant ainsi de la confiance que ses pairs ont dans ses capacités et son jugement. Cette élection intervient après plus d’une décennie de service sur le banc de la CIJ par Sebutinde, au cours de laquelle elle a présidé plusieurs affaires de grande envergure, y compris des procès pour crimes de guerre tels que celui de Charles Taylor, l’ancien président du Libéria.

Parallèlement à Sebutinde, le juge Nawaf Salam du Liban a été élu pour succéder à Joan Donoghue en tant que président de la CIJ, soulignant une période de transition et de renouveau au sommet de la cour.