Pour Rishi Sunak, la déportation vers le Rwanda est un investissement valable malgré les coûts exorbitants

Ce Vendredi, 1 Mars 2024, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a défendu son initiative de déportation vers le Rwanda, qualifiée d' »investissement valable », malgré les révélations sur les coûts exorbitants de cette politique par le National Audit Office (NAO). Selon le NAO, le coût pour les contribuables britanniques pourrait atteindre plus de demi-milliard de livres sterling pour les premiers 300 demandeurs d’asile envoyés au Rwanda.

Cette politique, initialement dévoilée en 2022 sous le mandat de l’ancien Premier ministre Boris Johnson, vise à décourager l’arrivée de dizaines de milliers de migrants sur les côtes britanniques chaque année, en traversant la Manche depuis l’Europe continentale dans de petites embarcations. Toutefois, aucun migrant n’a encore été envoyé au Rwanda en raison de contestations judiciaires, notamment une décision de la Cour suprême du Royaume-Uni en novembre dernier, qui a jugé le plan illégal.

Malgré cela, Sunak s’est engagé à poursuivre cette politique en signant un nouveau traité avec le Rwanda et en promouvant une législation d’urgence au parlement pour déclarer le pays sûr. « Pour résoudre pleinement cette question, nous avons besoin d’un moyen de dissuasion », a déclaré Sunak lors d’une visite en Écosse ce vendredi, soulignant l’importance du plan Rwanda comme investissement significatif.

Le NAO a révélé que le Royaume-Uni paiera au Rwanda 370 millions de livres sterling pour le « partenariat », plus 20 000 livres par individu et 120 millions de livres une fois les 300 premières personnes relocalisées. De plus, le coût de traitement et les frais opérationnels par individu s’élèveront à 150 874 livres sur cinq ans, portant la facture totale pour les 300 premiers migrants à plus de 540 millions de livres – presque 2 millions de livres par personne.

Face à ces chiffres, le Parti travailliste, principal parti d’opposition qui s’est constamment opposé au plan, a qualifié les révélations de « scandale national ». Sunak, cependant, a décrit la situation actuelle comme « insoutenable et injuste », mettant en avant les coûts supportés par les contribuables britanniques pour loger les migrants illégaux dans des hôtels.

Les groupes de défense des droits de l’homme accusent le président rwandais, Paul Kagame de gouverner dans un climat de peur, réprimant la dissidence et la liberté d’expression. Bien que le Rwanda soit loué pour son infrastructure moderne, son bilan en matière de droits de l’homme suscite des inquiétudes.

Ce plan de déportation soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mesures de dissuasion dans la gestion des flux migratoires et sur le respect des obligations internationales en matière de protection des demandeurs d’asile. La controverse autour de son coût et de son efficacité continue de dominer le débat public au Royaume-Uni, mettant en lumière les défis complexes liés à la politique d’immigration et aux droits de l’homme.